À l'approche de l'élection présidentielle de 2025 au Cameroun, Bello Bouba Maïgari, premier Premier ministre de Paul Biya, demeure un acteur politique incontournable. Bien que contesté au sein de son parti, l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Maïgari suscite l'intérêt tant du pouvoir en place que de l'opposition.
Arborant un sourire radieux, Bello Bouba Maïgari s'avance sur la scène du Palais des congrès de Yaoundé, vêtu de son boubou et coiffé d'un couvre-chef gris aux couleurs de l'UNDP. Lors de la troisième convention du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) le 10 décembre, le ministre du Tourisme s'adresse aux partisans de l'opposition, saluant le président du MRC, Maurice Kamto, pour l'invitation.
Les acclamations fusent, soulignant le contraste de cette présence dans les rangs de l'opposition. Dans un geste de reconnaissance, Maïgari félicite Kamto pour le succès de l'événement et exprime sa solidarité envers la démocratie au Cameroun. Cette rencontre entre le leader de l'UNDP et l'opposition alimente les spéculations sur les alliances politiques à l'approche de la présidentielle.
L'histoire entre Paul Biya et Bello Bouba Maïgari remonte aux années 1960. À l'époque, Biya, futur président, occupait le poste de directeur de cabinet du ministre de l'Éducation nationale. Maïgari, originaire du Nord et proche du chef de l'État Ahmadou Ahidjo, reçoit une convocation à l'École nationale d'administration et de magistrature (Enam), sous l'impulsion de Biya.
Leur collaboration débute à Yaoundé, où Maïgari occupe divers postes administratifs, y compris au secrétariat général de la présidence de la République. Cependant, leur cohabitation est de courte durée, et Maïgari est nommé secrétaire général du ministère des Forces armées. En 1982, lors de la démission d'Ahidjo, Biya devient président et nomme Maïgari Premier ministre.
Malgré sa proximité historique avec Biya, Bello Bouba Maïgari reste contesté au sein de l'UNDP. Son rôle dans les années qui ont suivi la démission d'Ahidjo a suscité des interrogations, avec des spéculations sur l'influence d'Ahidjo dans le choix de Biya. Les relations complexes entre ces acteurs clés de la politique camerounaise restent un sujet de débat.