Au Cameroun, trois camps s’affrontent désormais par arguments interposés dans le cadre de la crise dite anglophone, au départ corporatiste qui a pris la coloration sociopolitique aux relents identitaires.
Il y a d’abord le camp des sécessionnistes, qui prône la partition du Cameroun et la création de l’Ambazonie. Ce camp est dirigé par Ayuk Tabe Julius, ancien cadre d’Aes Sonel.
Poursuivi pour un détournement de 250 millions FCFA, il s’est refugié au Nigéria avant de s’installer définitivement aux Etats-Unis, pays à partir duquel, une partie de la diaspora et lui, financent et dirigent certaines actions contre le Cameroun et les institutions, dans les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Il y a ensuite, le camp des fédéralistes. Soutenu par le Social democratic front (Sdf), le principal parti de l’opposition camerounaise. Ce camp des fédéralistes est amené par Agbor Balla, mis en liberté après huit mois de détention, l’avocat est présenté comme le représentant du « Consortium » qui regroupe les centrales syndicales à l’origine des revendications corporatistes. Il prône le fédéralisme au Cameroun.
Enfin, il y a le camp des unionistes ou des modérés. Dans ce camp, se recrute la majorité des camerounais. Avec à leur tête le président Biya, l’élite dirigeante des deux régions anglophones, les chefs traditionnels, ils sont contre la sécession et le fédéralisme.
Dans cette cacophonie, aucun des trois camps n’est assez représentatif pour mener à lui tout seul, le dialogue pour la sortie de crise.