Politique of Thursday, 25 October 2018

Source: www.camerounweb.com

Réélection de Biya: Dieudonné Essomba 'crache' les secrets du palais

Dieudonné Essomba, accusé de tenir des propos tribalistes Dieudonné Essomba, accusé de tenir des propos tribalistes

L'économiste Dieudonné Essomba est connu pour ses sorties fracassantes sur la situation politique du Cameroun. L'écrivain qui est contre l'élection de Maurice Kamto comme président du Cameroun, dans un de ses récents posts parlent du bal de festin pour les ministres et des hommes du régime après la réélection de Paul Biya pour la septième fois consécutive.

Ca se bouscule dans tous les camps pour une place au soleil, bénéficier des avantages du pouvoir: "Aujourd’hui que les résultats des Présidentielles sont connus, les élites piaffent d’impatience. Et s’ils ne tenaient qu’à eux, Biya aurait dû prêter serment le jour des résultats, nommer immédiatement son Gouvernement et leur partager les postes juteux du Gouvernement !", annonce-il.

Mais il espère que de toutes les tractations qui sont en cours dans les coulisses, les élites une fois nommés par Paul Biya puissent s'atteler à leurs missions respectives. Car dit-il, "les gens qui seront nommés doivent réellement montrer leur compétence et leur adhésion populaire. En tout état de cause, le RDPC n’est pas mon dadais, mais c’est lui qui est aux affaires et c’est lui qui me commande aussi."

Voici l'intégralité de son post


Le Cameroun attend ! Les élites attendent ! Le temps passe trop lentement ! Les heures semblent avoir doublé de durée. Quelle interminable attente !

Aujourd’hui que les résultats des Présidentielles sont connus, les élites piaffent d’impatience. Et s’ils ne tenaient qu’à eux, Biya aurait dû prêter serment le jour des résultats, nommer immédiatement son Gouvernement et leur partager les postes juteux du Gouvernement !

Quelle est l’utilité de ces longs délais qui les mettent à bout de nerfs !

Si au moins il y avait assez de postes pour tout le monde ! Mais 60 postes ministériels, c’est bien trop peu devant la formidable demande !

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Quatre groupes se détachent, tous plus altérés les uns que les autres :

1. CEUX QUI SONT AUX AFFAIRES, Ministres en fonction broyés par l’angoisse de perdre le poste. Inquiets, frileux, toute information les ébranle. Les calculs sont faits, refaits, les probblilités établies. Et chacun tente de se rassurer avec une lecture au mieux des résultats électoraux dans leur localité. Si ceux qui ont amélioré leur score électoral se sentent moins traumatisés, les autres cherchent un référentiel rassurant : ils ont fait mieux que les autres ou bien, ils ont mieux fait que par le passé ou bien ils s’en sorti malgré l’environnement hostiles, etc.

Les autres élites de la localité, potentiels concurrents sont regardés de travers, et au besoin contrôlées, voire stigmatisées.

Bref, chacun cherche à se rassurer, et pousse discrètement les médias à le mettre en évidence dans ses meilleurs jours.

2. LE VIEUX CHEVAUX EN RETOUR : ce sont ces anciens Ministres qui n’ont pas perdu l’espoir de revenir aux affaires. Ils attendent, s’agitent, font valoir les mêmes arguments que les précédents, davantage pour montrer que les titulaires actuels ne font « vraiment » pas le poids.

3. LES ELITES ADMINISTRATIVES, dont certaines étouffent dans des postes de Directeurs depuis des dizaines d’années, tournant en rond, désespérant d’accéder à un niveau plus haut. L’impatience s’aiguise d’autant plus qu’un grand nombre est appelé à une retraite prochaine ou s’y trouvent déjà. Le cas des Directeurs Généraux est encore plus tragique : la terrible loi qui fixe à 9 ans maximum leur séjour à un poste a commencé à être appliquée et la majorité est frappée. Ils ne savent plus à quel saint se vouer ! Ceux qui ont déjà mis beaucoup de temps à la retraite ont peur de finir par être oubliés, affichant ostensiblement leur présence lors des événements politiques.

4. Le GROUPE DES POLITIQUES, constitués de partis généralement liliputiens, qui réclame avec son salaire due mouche du coche, avec un empressement qui frise le harcèlement.

Voilà la faune de prédateurs dont les yeux luisent de gourmandise. Impatients, mais obligés de garder bonne figure, ils rongent leurs freins, tournent en rond comme des fauves en cage, élaborant des stratégies habiles et sophistiquées où ne sont pas exclues la sorcellerie, l’envoûtement et la métempsychose.

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Certains sont sincères, d’autres le sont moins. Les Ministres en activité ne les ont pas toujours : il y en a qui tentent de blanchir leur passage foireux à l’actuel Gouvernement par des « bons » résultats électoraux qui ne leur sont pas nécessairement imputables. Tentative de diversion, car il est de fait constant que le retour du Cameroun devant le FMI, les retards dans le Grands Projets et la mutation du problème anglophones en une Sécession ont des responsables. Des prétendus bons résultats électoraux ne peuvent pas doucher cette responsabilité.

Il y a aussi ceux qui ont été battus dans leurs propre localité parce que détestés pour leur insolence, leur arrogance et leur égoïsme. Mais qui tentent de noyer leur échec dans les résultats globaux plus favorables de leur département ou de leur Région. Ils veulent mettre à profit le bon travail réalisé dans les localités voisines par des élites moins visibles, qu’ils tentent par ailleurs de spolier en venant éblouir. Voler le pouvoir de pénétration des jeunes élites plus sincères et plus intégrées dans la population et masquer leur terrible effet-repoussoir sur leur propre population est d’ailleurs devenu la spécialité de certaines élites ministérielles.

En tout état de cause, la situation est explosive. Et dangereuse, surtout pour ces clowns qui s’agitent en réclamant des « victoires volées ». Ont-ils conscience du risque à titiller un prédateur affamé ? Et un prédateur altéré de postes qui s’appelle « Elite Camerounaise » ?

En tout état de cause, le RDPC n’est pas mon dadais, mais c’est lui qui est aux affaires et c’est lui qui me commande aussi. Je subis les conséquences de ses actions, ce qui me donne le droit de lui donner mon avis.

Trop de gourmandise, trop de férocité, trop d’esbroufe ! Le Chef d’Etat devrait faire preuve de beaucoup de lucidité et de tact. Car à défaut d’avoir un Gouvernement compétent, au moins qu’on en ait qui soit sincère.

Et que les gens qui sont nommés le soient réellement pour leur compétence ET leur adhésion populaire. Adhésion qui ne se présume pas et en se justifie pas, mais se constate sur le terrain, dans les performances du parti au pouvoir leurs localités.

C’est aussi cela la vraie démocratie que nous prétendons bâtir.

Et ce sera justice!