De par son implantation et son organisation sur le terrain, rien ou presque ne pouvait arriver au Rdpc pendant la dernière élection présidentielle. 377 Sections au Cameroun et à l’étranger, et des campagnes constantes d’inscriptions sur les listes électorales garantissaient la victoire finale à son candidat, même si son score est tempéré par la versatilité de certains

La Section est l’organe de base le plus élevé dans l’organisation du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le Rdpc. En considérant juste son bureau constitué statutairement au moins de quinze responsables et de 23 pour les deux organes spécialisés (onze pour les femmes et douze pour les jeunes), on a pour les 377 sections, 14.326 électeurs potentiels, soit (15+23) x 377.

Decrescendo, le niveau suivant est la sous-section dont le Bureau comprend quatorze per- sonnes, auxquelles il faut ajouter vingt autres pour les deux organes spécialisés des femmes et des jeunes. En moyenne dix sous-sections composent une section et à ce niveau nous avons (14 + 20) x 377 x 10, soit 128.180 potentiels électeurs.

Viennent ensuite le Comité de base et la Cellule avec respectivement 28 et 20 membres y compris les organes spécialisés. Quand on sait qu’une Sous-section comprend en moyenne huit Comités de base et qu’un Comité de base est constitué d’au moins trois cellules, on aura pour le nombre de votes acquis en principe au Rdpc au niveau du Comité de base 844.480 ; et 1.809.600 pour les Cellules.

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La sommation des Responsables des Bureaux du parti au pouvoir dans les 377 sections donne 2.796.586 électeurs en principe acquis à sa cause ; et ce calcul ne tient pas compte du Comité central et de son secrétariat. Notons par ailleurs que les statuts du parti laissent la possibilité d’intégrer dans les Bureaux de Sections, de Sous-sections et de Comités de base, les chefs traditionnels des premiers et deuxièmes degrés.

Militants, sympathisants et alliés

La structure de base du Rdpc, la Cellule se compose en principe de 20 à 50 militants. Si nous considérons le minimum, on aura au moins soixante militants par Comité de base et de proche en proche jusqu’au niveau de la Section, l’on aura atteint le chiffre de 1.809.600. En tout, militants et membres du Bureau confondus, le Rdpc sans ses autres soutiens réunit plus de quatre millions et demi de suffrages.

De plus, un parti au pouvoir ne saurait manquer de sympathisants, ces personnes ayant à divers titres et degrés, bénéficié ou bénéficiant des bienfaits du régime ; ou alors de toute la pano- plie de celles qui lorgnent vers les prébendes habituellement associées au pouvoir.

Il faut enfin penser aux partis alliés que l’on a vus à l’œuvre, notamment l’Union nationale pour la démocratie et le progrès Undp, qui compte six députés à l’Assemblée nationale. Il y a aussi l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès, l’Andp de Issa Tchiroma ; et une certaine Upc dont l’apport à la cagnotte du Rdpc était a priori compromis par le vote tri- bal.

Partir à point

C’est d’ailleurs à ce vote tribal qu’il faut attri- buer les scores des deux candidats qui se sont démarqués au cours de la dernière consulta- tion. Maurice Kamto a gagné ou tout au moins, fait un score honorable dans la région de l’Ouest en général, mais également dans les départements du Wouri, le Moungo et le Mfoundi où il y a une forte concentration des populations originaires de sa région natale. Il a ainsi grignoté l’électorat promis et même annoncé pour Paul Biya.

C’était aussi le cas de Cabral préféré par ceux de sa tribu dans la Sanaga Maritime et le Nyong et Kellé ; et n’en déplaise à «l’idole des jeunes», les étudiants et les jeunes en général ne l’ont point porté en triomphe comme escompté et déclaré.

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En général, les huit partis opposés au Rdpc ont brillé par une impréparation qui leur a été préjudiciable. Ils se sont contentés au mieux d’appeler leurs militants et sympathisants à s’inscrire sur les listes électorales par voie de presse ou à travers les réseaux sociaux manifestement surestimés ; au pire ils ont passé le plus clair de leur temps à écumer les plateaux de télévision, critiquant à longueur de journée le candidat au pouvoir ; pleurnichant et dénonçant des fraudes massives pour un scrutin qui n’avait pas encore eu lieu. Parce que le Rdpc a entrepris des campagnes d’inscription quasi permanentes sur le terrain, ce qui devait arriver arriva.