Actualités of Wednesday, 24 October 2018

Source: Signatures N°101

Réélection de Biya: les garçons de course bousculent déjà les barons

Après la réélection de Biya, chacun veut sa part du gâteau. Après la réélection de Biya, chacun veut sa part du gâteau.

Entre ceux qui veulent accéder à la mangeoire et ceux qui s’y trouvent déjà, la cohabitation est souvent compliquée. Surtout si les racoleurs, et Dieu seul sait combien ils sont souvent nombreux et prêts à tout pour atteindre leur objectif.

Ils sont d’ordinaire assez effacés pendant les campagnes électorales. Mais rien ne leur échappe car ils se sont fixés un but précis : tirer le maximum de la campagne en se montrant disposés, dévoués et engagés à fond. Parfois, ils sont coachés par d’autres qui sont déjà utilisé le même couloir pour parvenir à leurs fins. L’idéologie politique, ils en font peu cas. Leur objectif, se faire voir et apprécier des hauts dignitaires et tous les moyens sont bons. Dans le parti, en de pareilles occasions et dans certains milieux, être garçon de course, çà ouvre bien des portes. Pour ceux qui disposent déjà de moyens suffisants, les choses sont plus faciles.

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D’autant plus qu’ils dépensent autant qu’ils se dépensent sans compter pour la réélection de leur candidat. Ils se disent que leur engagement finira par arriver aux oreilles du président ou alors d’un membre de sa famille. On se sacrifie donc sans réserve. Parfois, on se fait berner par des plus futés qui ont flairé un bon coup et qui promettent monts et merveilles dès les prochaines nominations. Certains y ont souvent mis de fortes sommes d’argent et bien d’autres moyens matériels. Hélas sans suite Et alors, vous entendez des histoires du genre, «tel m’a demandé telle somme d’argent pour me faire accéder au Comité central.

Je lui ai tout remis et puis plus rien. Aujourd’hui ni le poste promis, ni mon argent, je ne vois rien». Seulement, dans ces milieux-là, tout se fait sans témoin et sans décharge. Mais malgré les déboires connus par certains, ils ne démordent pas et reviennent à la charge à chaque occasion. Un peu comme ces migrants qui n’hésitent pas à affronter le désert du Sahara pour un hypothétique départ pour l’Europe et une vie meilleure. L’espoir de se retrouver un jour au prestigieux Comité central, donc à l’antichambre du gouvernement et des sociétés d’Etat motive davantage après chaque échec. D’autant plus que les cartes de visite portent déjà les titres promis. Et parfois, sans être roi, on se comporte comme tel. Les listes des différentes commissions de campagne sont souvent autant attendues qu’un gouvernement. C’est déjà la preuve que l’on se rapproche de l’objectif.

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Alors, pendant la campagne, on est prêt à tout et pour tout. Faut-il mobiliser les troupes pour les manifestations, la solution est vite trouvée. Effectuer des missions parfois difficiles en territoire ennemi, pas de problème. A ce stade, une mission si périlleuse fut-elle ne se refuse pas. Il faut montrer que l’on mouille le maillot, que l’on est prêt à sacrifier sa vie pour la réélection du président. Cela peut faire gagner des points au décompte final. Même si la garantie du succès n’est pas assurée. Malheureusement, comme toujours, ce n’est pas tout le monde qui en sort gagnant. Mais que ne ferait-on pas pour l’élection du président ? Un jour peut-être, la chance finira-t-elle par sourire.