Actualités of Thursday, 12 May 2016

Source: camer.be

Répression : Les grévistes muselés à la Cicam

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

La police a arraché les pancartes que brandissaient des retraités de cette société, qui revendiquaient le paiement de leurs pensions hier au siège de l’entreprise.

Jean-Pierre Onana, 62 ans, ancien teinturier à la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) où il fut recruté en 1976, est au bout de la patience. Après moult revendications suivies d’assises infructueuses avec leur ancien employeur, il a fini par se lasser, comme nombre de ses anciens collègues aujourd’hui retraités.

C’est pour manifester leur ras-le-bol que ces anciens ouvriers toujours en attente du payement de leurs pensions de retraite, ont marché dans la matinée du 10 mai jusqu’à l’entrée de la société à Ndokoti, à Douala, munis de pancartes. « On voulait faire une manifestation pacifique pour mettre les autorités compétentes au courant », se justifie M. Onana, qui a subi récemment une opération chirurgicale.

Les pancartes laissaient lire des messages tels « Mama Yao Aïssatou [présidente du Conseil d’administration, ndlr], venez à notre secours » ; « Retraités de la Cicam, deux ans de négociations sans suite avec la direction » ; « Nous n’arrivons pas à nous soigner. Nos enfants ne vont pas à l’école. M. le président de la République sauvez-nous ». Aussitôt arrivés devant le portail d’entrée de la société, les manifestants ont été conviés à des négociations avec le directeur général de la Cicam, en présence du commissaire spécial de Douala 5ème.

« Nous espérons qu’ils vont respecter les engagements qu’ils ont pris devant les autorités. Ces engagements sont les suivants : le directeur général de la Cicam nous a promis qu’ils sont en pourparlers avec la Cnps [Caisse nationale de la prévoyance sociale] pour ce dossier et qu’ils sont prêts à remettre le chèque à la Cnps après le protocole d’accord qu’ils vont signer pour que les retraités de la Cicam soient payés », a déclaré Louis Ngatchou, un des  porte-parole, au sortir des pourparlers.