Un homme au teint noir, arborant une chemisette aux motifs africains de couleur bordeau, fait son entrée dans une pièce d’apparence spartiate aux murs immaculés de blanc. Sourire aux lèvres, il salut chaleureusement son visiteur dans ce qui semble être une sorte de réduit néanmoins doté de chaises en matériaux plastiques, d’une table, d’un mini-poste téléviseur et d’un fer à repasser rangé sur une étagère.
Rapidement, une conversation s’engage entre les deux personnes présentent dans la pièce. L’atmosphère plutôt conviviale n’étant accompagnée que par des chants religieux de chorales semblant provenir de l’extérieur.
Au menu des échanges, le quotidien actuel de l’homme à la chemisette semblant ne pas disposer d’une liberté totale de mouvements. En prêtant plus d’attention à ce visage qui nous apparait familier, l’identité du personnage ne fait plus de doute et un patronyme bien connu du microcosme politique camerounais de ces 25 dernières années revient instantanément : Inoni Ephraïm.
Dans une vidéo de 15 minutes postée le 08 mars dernier sous le titre « Inoni Vidéo » et visible sur le site YouTube, l’ancien Premier Ministre de 2004 à 2009 se confie pour la première fois depuis son interpellation en 2012. Interrogé par Chris Anu, journaliste affilié à la plateforme médiatique The Cameroon Journal, qui se présente comme un camerounais vivant dans l’Etat du New Hampshire aux Etats Unis d’Amérique, Chief Inoni Ephraim parle de sa vie dans l’établissement de détention de Kondengui, souligne qu’il a accès à Internet, lit de temps en temps la presse locale et dispose de possibilités de contacts avec l’extérieur.