Au regard des chiffres sortis des bureaux de vote, le parti du Chairman Ni John Fru Ndi est l’un des grands perdants de l’élection présidentielle du 07 octobre dernier.
Elle est désormais lointaine. L’époque où le Social Democratic Front (SDF) se bombait le torse d’être la deuxième force politique du Cameroun après le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir et première de l’opposition. L’élection présidentielle d’octobre dernier a consacré la descente aux enfers du parti de Ni John Fru Ndi qui, au regard des tendances des résultats sortis des urnes, fait peut-être son plus mauvais score. Le candidat de ce parti à ce scrutin, Joshua Osih risque ne même pas figurer dans le trio de tête à l’issue de cette élection présidentielle. Et, cette défaite commence déjà à faire des vagues.
Le Comité exécutif régional SDF Germany qui, dans une déclaration, constate que « le SDF n’a pas atteint ses résultats » est le premier à reconnaître cette défaite. Mais, ce Comité exécutif régional du SDF va même plus loin et demande au Chairman Ni John Fru Ndi d’amenerl’honorable Joshua Osih à assumer toutes les conséquences politique et personnelle qui s’imposent en facilitant sa démission au poste de 1er vice-président national du SDF.
Egalement, cette instance du « parti de la balance » propose au Comité exécutif national que dans l’optique de préserver la crédibilité politique de ce parti, le grand héritage de ses nombreux militants et la mémoire des martyrs du 26 mai 1990, d’opérer une autopsie des causes exogènes et endogènes de cet échec, d’engager immédiatement des consultations de la base à la grande instance qu’est la Convention nationale, en vue de matérialiser une véritable refondation et rénovation du parti.
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Il est donc clair que le SDF reconnaît déjà sa défaite et pense déjà à l’après présidentielle 2018, notamment les causes de cet échec. Lesquelles, sans nul doute pourraient se trouver dans la situation sociopolitique que vivent les régions du Nordouest et du Sud-ouest. Des régions, qui constituent la base électorale du SDF, mais qui sont en proie aux violences perpétrées par les irrédentistes sécessionnistes de l’Etat fantôme d’Ambazonie. Conséquence, comme l’a reconnu l’église catholique, le scrutin n’a presque pas eu lieu dans cette partie du pays. Plusieurs électeurs ayant, du fait de la peur ou de l’intimidation, choisi de rester chez eux et ne pas aller voter. Cette situation de crise n’a visiblement pas aidé le SDF dans cette élection, surtout que le parti au pouvoir a joué quelque peu la carte du pourrissement.
La déculotté du SDF dans cette élection présidentielle pourrait aussi trouver une explication par la présidence à ce scrutin d’un candidat originaire de la région de l’Ouest, un autre bastion électoral qui a souvent voté en faveur du SDF. Mais cette fois-ci, la présence de Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun (MRC) n’a visiblement pas joué en faveur du candidat du SDF.
Le pari autre fois leader de l’opposition camerounaise devra désormais se contenter de jouer les seconds rôles, peut-être même derrière le parti UNIVERS qui a présenté Cabral Libii à cette élection, si le SDF ne se ressaisi pas lors des prochaines élections législatives et municipales.