Actualités of Friday, 28 June 2024

Source: www.camerounweb.com

Rétrocommission: un vaste réseau démantelé à Etoudi et à la DGSN autour de la nouvelle CNI

Martin Mbarga Nguele Martin Mbarga Nguele

Le président Paul Biya a signé jeudi une ordonnance augmentant considérablement le coût d'obtention de la carte nationale d'identité (CNI) au Cameroun. Les frais de timbre passent de 2 800 à 10 000 francs CFA, soit une hausse de 250%. Cette décision suscite de vives réactions et des soupçons de corruption.
Le gouvernement justifie cette augmentation par la promesse d'une délivrance plus rapide, en 48 heures, prévue d'ici la fin de l'année. Cependant, cette réforme intervient dans un contexte où de nombreux Camerounais ne possèdent toujours pas ce document officiel essentiel.

La polémique s'intensifie avec les allégations du lanceur d'alerte Boris Bertolt. Selon lui, le consortium germano-portugais AUGENTIC, qui a remporté le marché de fabrication des nouvelles CNI, verserait des rétrocommissions à des responsables de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) et du secrétariat général de la Présidence de la République du Cameroun (PRC).
Ces accusations de corruption, bien que non confirmées officiellement, alimentent le débat public. Elles s'inscrivent dans un contexte où les pratiques de rétrocommissions sont régulièrement dénoncées dans le pays.

La réaction des citoyens est mitigée. Certains s'inquiètent de l'impact de cette hausse sur leur pouvoir d'achat, notamment dans les zones rurales et parmi les populations les plus défavorisées. D'autres espèrent que cette réforme permettra effectivement d'accélérer et de simplifier le processus d'obtention de la CNI.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur la transparence des marchés publics au Cameroun et sur l'accessibilité des documents d'identité pour tous les citoyens. Les autorités n'ont pas encore réagi officiellement aux accusations de corruption.

Dans les prochains jours, il sera intéressant d'observer la réponse du gouvernement à ces allégations et l'impact concret de cette réforme sur la délivrance des cartes d'identité au Cameroun.