Le ministre d'État, ministre de la Justice du Cameroun, Laurent Esso, a enfin quitté le pays pour recevoir des soins médicaux en Europe. Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, cette évacuation sanitaire intervient après plusieurs mois d'une attente qui a suscité de nombreuses interrogations.
"Il est parti à l'étranger pour des raisons médicales et a voyagé par un vol commercial", confirme une source proche du gouvernement à nos confrères. Cette autorisation de la présidence de la République était attendue depuis plusieurs mois, la santé du garde des Sceaux, âgé de 83 ans, s'étant considérablement dégradée.
Le déclic semble être survenu après un malaise public lors des célébrations de la fête de l'Unité nationale le 20 mai dernier à Yaoundé, qui avait nécessité son hospitalisation. Une situation qui expliquait d'ailleurs son absence remarquée lors de la récente cérémonie de présentation des vœux au président Paul Biya le 10 janvier.
Jeune Afrique révèle les coulisses d'une première tentative avortée d'évacuation. Un avion médicalisé, affrété depuis l'Europe par les proches du ministre, avait même fait le déplacement jusqu'à Yaoundé où il était resté stationné plusieurs jours, avant de repartir sans son passager.
La demande d'évacuation, suivant les recommandations des médecins, avait été transmise à Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil du président et allié politique d'Esso. Une procédure inhabituelle pour le ministre qui, affaibli, n'avait pu solliciter personnellement le chef de l'État comme il en avait l'habitude.
Cette évacuation sanitaire d'un pilier du régime camerounais intervient dans un contexte politique particulier, à quelques mois de l'élection présidentielle.