Dans un communiqué commun signé le 1er octobre par le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, et le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o, la liste de la nouvelle équipe encadrante des Lions indomptables a été rendue publique. Cette annonce est l'aboutissement d'un processus ordonné par le président Paul Biya, quelques heures avant son départ pour Pékin afin d'assister au sommet Chine-Afrique le 2 septembre. Le chef de l’État avait déjà demandé au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, de déminer le terrain, notamment en initiant une médiation auprès de Samuel Eto’o, révèle Jeune Afrique
Les négociations, tenues au palais d’Etoudi sous la supervision du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, ont permis de parvenir à un accord après plusieurs heures de discussions. Cet accord marque une étape cruciale dans la résolution des tensions au sein de l'équipe nationale de football du Cameroun, précise Jeune Afrique.
Les membres les plus clivants du double staff en place jusqu’ici – celui du ministère des Sports et de Samuel Eto’o – ont été exclus. Cependant, un doublon (deux entraîneurs de gardiens) et des postes à l’intitulé vague subsistent. Marc Brys, qui était absent de la réunion, conserve le poste de sélectionneur en dépit de sa mauvaise relation avec le président de la Fecafoot. Les résultats du technicien belge, qui a par ailleurs les faveurs du président Paul Biya, lui valent un totem d’immunité.
Samuel Eto’o a également dû concéder le maintien de Joachim Mununga et Giannis Xilouris, les deux adjoints du Belge. Ancien entraîneur adjoint de Brys, l’ancien international camerounais François Omam Biyik reste, mais il est rétrogradé superviseur analyste, un intitulé sans fiche de poste connue.
Le grand perdant de cette normalisation est Benjamin Banlock, officiant jusqu’ici comme coordonnateur des sélections nationales dans l’équipe imposée par le ministère des Sports. Cet ex-secrétaire général de la Fecafoot était en conflit ouvert avec Samuel Eto’o et son départ était une condition non négociable pour le patron de la Fecafoot, laquelle a déposé une plainte contre lui pour malversations financières.
En revanche, la partie adverse a, elle aussi, demandé et obtenu la tête de Benoît Angbwa, jusqu’ici coordonnateur des sélections pour le compte de la Fecafoot. Ce dernier paie sa relation conflictuelle avec Marc Brys, qui a prétendu avoir été « agressé » par ce cadre de la fédération. Eto’o a dû le remplacer par Timothée Atouba, un ancien international. Autre grand perdant, le journaliste de formation Germain Noël Essengue, le team press officer de la liste du ministère, qui n’a pas été reconduit.
Le 17 août, Marc Brys avait accordé une interview controversée au quotidien belge DH Les Sports+, dans laquelle il reprochait à Samuel Eto’o, dans des termes peu diplomatiques, sa gestion de la fédération. « Il a réussi sa carrière de footballeur, mais il a échoué en tant qu’entraîneur, entrepreneur et visiblement aussi en tant que dirigeant, quand je vois sa façon de faire à la Fecafoot. » Mi-septembre, l’ancien attaquant avait décidé unilatéralement de licencier Marc Brys, mettant le gouvernement devant le fait accompli.
En prélude à cette rupture de contrat, la Fecafoot avait adressé une demande d’explication à l’entraîneur. Mais Joseph Dion Ngute était parvenu à dissuader Samuel Eto’o de passer à l’acte. Les tensions sont progressivement retombées et, le 29 septembre, la finale de la Coupe du Cameroun de football s’est déroulée dans un climat détendu. Cet apaisement a abouti à la réunion du 1er octobre, à Etoudi. Mais la guerre a laissé des traces, comme au sein de la sélection, elle aussi divisée en clans. Rien ne dit que le feu ne couve sous la cendre.
Grâce à l'intervention décisive de Paul Biya, les tensions au sein des Lions indomptables ont été apaisées, permettant à l'équipe nationale de se concentrer sur ses objectifs sportifs. Le président camerounais a su jouer un rôle clé dans la médiation et la résolution des conflits, démontrant une fois de plus son leadership et son engagement en faveur de l'unité et de la stabilité du pays.