Actualités of Monday, 2 November 2015

Source: Mutations

Révélations sur le voyage avorté de Yaouba Abdoulaye

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Nouvelles révélations sur le déplacement à l’étranger refusé au ministre délégué au Minepat.

Dans son édition de mardi dernier, votre journal a révélé en exclusivité que le Premier ministre Philemon Yang s’est opposé au déplacement du ministre délégué au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Yaouba Abdoulaye. Ce dernier souhaitait se rendre en Europe (à Genève, en Fédération suisse) où le vice-Premier ministre, Amadou Ali, se trouve en évacuation sanitaire depuis deux semaines. Le déplacement du plus proche collaborateur de Louis Paul Motazé (informé à titre de compte rendu) devait courir du 30 octobre au 03 novembre 2015, soit cinq jours.

Ce qui est proprement hallucinant dans la demande du ministre délégué, adressée le 20 octobre au Premier ministre (la réponse est tombée deux jours plus tard), ce sont les motifs invoqués pour le voyage : « compte tenu de mes relations et de ma proximité avec Monsieur Amadou Ali, cette visite peut lui apporter un réconfort psychologique et également rassurer les populations des régions septentrionales en général et celle de l’Extrême-Nord en particulier ». Si la proximité entre le coordonnateur du bureau exécutif du Conseil des élites du Diamaré et le vice-Premier ministre en charge des Relations avec les Assemblées n’a jamais été démentie, l’on est cependant en droit de se demander quel type de « réconfort psychologique » Yaouba Abdoulaye peut-il apporter à Amadou Ali sur son lit d’hôpital ? Quelles assurances le ministre Yaouba peut-il donner aux populations du septentrion, et de l’Extrême-Nord en particulier, sur l’état de santé d’Amadou Ali ? Est-ce à dire que cette région est traumatisée depuis l’évacuation sanitaire du « baron de Kolofata » ?

Le ministre Yaouba Abdoulaye est-il seulement au courant de l’article 2(1) du décret n°2000/285/ du 12 octobre 2000 signé du président de la République ? Cet article dispose que «le déplacement officiel des membres du gouvernement et assimilés est effectué en vertu d’une autorisation du président de la République pour les missions à l’étranger et du Premier ministre pour les missions à l’intérieur du territoire national en ce qui concerne les ministres et assimilés placés sous son autorité ».

En demandant au Sg/Pm de lui obtenir auprès du Premier ministre une autorisation de déplacement à Genève, alors que ce dernier ne peut qu’accorder une autorisation préalable, avant l’autorisation du chef de l’Etat, il y a de quoi penser que certains membres du gouvernement ont encore bien de choses à apprendre…