Francis Kambang programme la mort du Rdpc


L’ancien conseiller de cette municipalité de l’Est pense que l’Undp peut apporter aux populations de cet arrondissement ce que le parti au pouvoir promet depuis 40 ans.

Les problèmes soulevés sans fioriture au cours du point de presse qu’il a tenu à Bertoua la semaine dernière traduisent sans doute le mal-être des populations de cet arrondissement du département du Haut-Nyong. « On ne saurait parler de Nguélémendouka aujourd’hui sans évoquer les problèmes qui plombent son essor social et économique. L’absence d’un réseau routier accessible, un déficit criard d’infrastructures sociales de base (éducation, santé, Etat-civil). Dans certains villages, il faut parcourir environ une cinquantaine de kilomètres pour trouver un Centre secondaire d’Etat-civil. Ce qui a augmenté le taux de déperdition scolaire. En 2022, Nguélémendouka est toujours noir. On n’entend plus parler du projet de construction d’une centrale solaire qu’on miroitait aux populations. A cela il faut ajouter l’enclavement et le taux de chômage élevé qui favorise l’exode rural de la jeunesse ». Pour justifier son adhésion à l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), l’ex militant du Rdpc fait savoir que le régime a tourné le dos à cette localité. « Depuis le départ de René Zé Nguélé du ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative il y a deux décennies, l’arrondissement de Nguélémendouka n’a pas de ministre, encore moins un directeur général malgré son soutien au Rdpc depuis sa création le 25 mars 1985 ». Pour sortir l’arrondissement de Nguélémendouka des ténèbres, le challenger de Bello Bouba Maïgari au dernier congrès ordinaire de l’Undp pense que la seule alternative c’est de botter le Rdpc en touche, et compte sur les jeunes qui ne trouvent aucune valeur ajoutée à leur militantisme dans ce parti. « Le Rdpc domine à Nguélémendouka à partir d'une seule personne. Le sénateur René Zé Nguélé. C’est lui qui influence là-bas puis qu’il a toujours contrôlé l’appareil politique local. Maintenant, ça ne marche plus parce qu’il y a des dissidents qui ont refusé le diktat du Rdpc », explique notre interlocuteur. La dominance du parti au pouvoir dans cette localité ajoute-t-il, s’explique aussi par « l’absence d’un leader opérationnel de l’opposition qui maîtrise bien les techniques de fraude, de clientélisme et d’intimidation du Rdpc. En tant qu’ancien conseiller municipal Rdpc à la commune de Nguélémendouka, je saurai comment les contrarier sur le terrain le moment venu. Je peux vous rassurer que dans les prochains mois, beaucoup de jeunes vont quitter les rangs de ce parti pour me rejoindre à l’Undp. Il y aura une déflagration totale des jeunes militants de l’Ojrdc qui ne se reconnaissent plus dans ce parti et qui ne voient pas ce que le Rdpc leur apporte depuis 40 ans ».

Terrain fertile

Connaissant bien l’environnement, Francis Herman Kambang est certain que le parti de Bello Bouba Maïgari peut frapper un grand coup de ce côté. « L’Undp existe bel et bien à Nguélémendouka et Bello Bouba Maïgari a déjà effectué une descente dans cette localité il y a de cela une vingtaine d’années. Il avait même passé la nuit et celui qui était en action à ses côtés à l’époque c’était mon père. Maintenant que je suis de retour à la maison Undp, nous allons préparer une seconde descente du président national ». Dans ses projections, Francis Herman Kambang compte implanter les structures de base parti dans les 56 villages que compte l’arrondissement de Nguélémendouka. « Lors de ces opérations tout comme aux futures échéances électorales (municipales, législatives et sénatoriales), toutes les couches sociales seront prises en compte et auront la possibilité de postuler aux différents postes de responsabilités ». Ce qui n’est pas le cas dans le Rdpc où on impose la discipline du parti en bafouant les textes et les circulaires du comité central.