L'avocat camerounais qui rêve de prendre la place de Paul Biya à la tête du Cameroun estime se présente comme un homme indépendant.
Invité de la Matinale de Radio Equinoxe ce jeudi 26 octobre 2017, Maitre Akere Muna, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle au Cameroun a été appelé à s’exprimer sur les soupçons de connivence avec les dirigeants actuels du pays qui pèsent contre lui, étant donné le rôle de premier plan que son père Solomon Tandeng Muna a joué dans le régime actuellement au pouvoir au Cameroun et les multiples affaires de l’Etat dans lesquelles il a été constitué par le passé. La réaction de l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun s’est voulue claire.
« J’ai une ligne que je maintiens et ça peut être contre n’importe qui. J’ai même une sœur qui a été ministre, il y a mon père qui a milité pendant longtemps dans le RDPC, ce n’est pas une raison pour que moi à mon âge je ne puisse pas avoir mon opinion », a-t-il répliqué, sans se montrer du tout embarrassé.
Sur les affaires dans lesquelles il a été constitué par l’Etat, il rappelle qu’elles sont au plus au nombre de cinq ou six. « Ces affaires sont toutes dans les pays anglo-saxons. Voyez-vous, je suis à Yaoundé, à l’époque avocat de plus de trente ans d’ancienneté, il y a un procès important, on cherche un avocat qui peut faire l’affaire, on me prend. Et j’ai livré, j’ai empêché la vente de l’ambassade du Cameroun en Angleterre, il y avait une hypothèque judiciaire dessus, j’ai sauvé les biens du pays. Je l’ai fait comme citoyen », a-t-il expliqué.
« Je pense, s'est-il désolé, que notre pays a été tellement torturé au point où on pense qu’il y a une seule façon de penser, où on pense que parce qu’un ami vous a transporté dans sa voiture pour vous déposer quelque part, le lendemain s’il fait quelque chose qui n’est pas bien, vous n’avez pas le droit de vous insurger. Il n’est pas question de cela. »
Maitre Akere Muna se présente comme un homme indépendant qui a ses opinions sur des « choses claires et nettes ». Il est selon lui contre-productif de s'attarder sur les faits passés alors qu'il est question de préparer l'avenir.
« On ne peut rien faire du passé mais on peut tout faire de l’avenir. Notre chance ne se trouve pas derrière nous, elle se trouve devant nous. Il faut que les camerounais comprennent cela. Que tout ce qu’on peut arranger se trouve aujourd’hui et demain ailleurs. Si on veut se cantonner ou s’égosiller pour les affaires d’hier : « ton père a fait ceci, ta soeur a fait cela », on va laisser demain passer et on sera toujours en train de se plaindre », a-t-il prévenu.