Les questions financières justifieraient le fait que la date de ce rendez-vous ne soit pas encore fixée.

Il y a cinq ans, jour pour jour que s’est tenu le dernier congrès du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Un fait qui n’est pas anodin, parce que d’après les textes de base du parti, un congrès doit se tenir tous les cinq ans. D’après l’article 18, «le congrès définit l’orientation politique, économique, sociale et culturelle ainsi que le cadre général de l’action du Parti. Il se tient tous les cinq ans. Toutefois, en cas de nécessité, cette période peut être abrégée ou prorogée par le bureau politique ».

Dans une interview accordée en mars dernier à Cameroon Tribune, Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du Rdpc déclarait : «La plus récente assise du genre ayant eu lieu en septembre 2011, plutôt que d’accuser le Rdpc de ne pas donner de lisibilité sur son calendrier, il est loisible aux uns et aux autres de s’attendre à un congrès ordinaire du Rdpc au plus tard en septembre 2016».

Il ajoutait : « Ce qui serait anormal, par contre et qui pourrait nous mettre en difficulté, serait de le tenir après septembre 2016, on tomberait alors dans l’illégalité, puisqu’on aura dépassé cinq ans». Alors, les organes élus lors du congrès des 15 et 16 septembre 2011 seront-ils dès demain dans l’illégalité comme l’indiquent certaines personnes ? Ou alors un congrès du parti se tiendra-t-il dans les prochains jours pour de nouvelles élections ? Sur ces différentes questions,  les avis sont partagés.

Saint Eloi Bidoung, adjoint au maire de Yaoundé 6, qui a affiché sa volonté de se porter candidat à la tête du parti, pense que dès demain, le mandat de Paul Biya comme président national du Rdpc sera caduc. Non, rétorquent d’autres selon lesquels il y a un vide dans les textes concernant le mandat du président national du Rdpc. Jacques Fame Ndongo, le secrétaire national à la communication du comité central du Rdpc expliquait il y a quelque temps qu’aucune disposition ne limite ce mandat. Mais même ceux qui pensent que le mandat de Paul Biya est caduc n’envisagent pas forcément l’organisation imminente d’un congrès pour le renouveler.

Saint Eloi Bidoung par exemple affirme également qu’il n’y aura pas de congrès. A son avis, Paul Biya a voulu éviter un piège, celui de la récupération du parti par des cadres qui souhaitent prendre sa place en 2018. « La contestation est élevée, compte tenu de l’âge du président », affirme-t-il.

L’on sait toutefois que la hiérarchie du Rdpc a bel et bien pensé à la tenue d’un congrès pour ce mois de septembre au plus tard. Seulement, le coût de cet événement aurait compromis sa tenue. D’après une source, le parti aurait besoin de près de six milliards de francs Cfa pour l’organisation de cette grand-messe. Certains cadres du parti auraient été sollicités pour apporter leur contribution financière.

Si certains se sont dits disposés à le faire, d’autres ont plus penché pour l’option d’une réunion du bureau politique qui devrait, de source bien informée, se tenir dans les prochains jours pour proroger le mandat du bureau du parti comme le prévoient les textes. Les membres du bureau politique auraient même déjà été contactés afin qu’ils se préparent pour cette échéance. Un congrès pourra alors être organisé au cours de l’année prochaine.