Actualités of Friday, 22 December 2023

Source: www.camerounweb.com

REVELATION : Comment Paul Biya a transformé la DGRE en mettant fin à l'ère des "cowboys"

Paul Biya Paul Biya

Jeune Afrique révèle les coulisses du changement historique à la tête des renseignements camerounais.

Pour la première fois de son histoire, la Direction générale à la recherche extérieure (DGRE) du Cameroun sera dirigée par un civil. Le président Paul Biya a nommé Jean-Pierre Ghoumo, diplomate formé à l'Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), rompant ainsi avec la tradition des hommes en uniforme à la tête de ce service spécial.

Selon Jeune Afrique, la décision de nommer un civil à la tête de la DGRE s'inspire du modèle de la DGSE française, qui privilégie les diplomates aux militaires. Cette nomination vise à renforcer le contrôle politique sur l'agence et à éviter qu'elle n'agisse de manière autonome, comme dans l'affaire Martinez Zogo.

Malgré ce changement, l'ADN de la DGRE reste ancré dans les cultures des différents corps armés du pays. Le choix d'un civil à la tête de l'agence vise donc à concilier le besoin de contrôle politique avec la réalité des influences militaires au sein de l'agence.
Le président Biya a également écarté l'idée de nommer un policier comme adjoint, compte tenu de l'image ternie de ces fonctionnaires, notamment avec l'inculpation du commissaire divisionnaire Léopold Maxime Eko Eko. Le poste d'adjoint a finalement été confié au colonel de gendarmerie Mesmin Eloundou.

Ces changements interviennent dans un contexte marqué par l'arrestation et l'inculpation de Léopold Maxime Eko Eko, le précédent chef de la DGRE, pour "filature, enlèvement et torture". Le président Biya, initialement enclin à maintenir l'intérim assuré par le commissaire divisionnaire Monkouop Mouminou, a dû revoir ses plans en raison d'une affaire judiciaire complexe.

En outre, Jeune Afrique souligne que c'est la première fois qu'un Camerounais originaire des Grassfield (Menoua) est nommé à la tête des renseignements. Cette nomination semble être une décision stratégique de Paul Biya, qui aurait ainsi accordé une victoire à son secrétaire général Ferdinand Ngoh Ngoh, acteur clé dans l'affaire Zogo.