Jean-Pierre Amougou Belinga n’est plus à présenter dans le landernau médiatique et économique du Cameroun. Magnat des médias autoproclamé, le puissant PDG du Groupe d’Anecdote reste un redoutable homme d’affaire qui fait l’actualité de manière continue au Cameroun et au-delà.
Le Magazine panafricain Jeune Afrique revient sur un dernier coup folie du multimillionnaire Jean-Pierre Amougou Belinga.
« Il faut dire qu’Amougou Belinga n’a pas fait dans la dentelle. L’évènement, qui s’est tenu à la fin d’août, a donné lieu à un défilé de personnalités et a fait l’objet de plusieurs reportages dithyrambiques dans les médias de l’homme d’affaires et dans une certaine presse. Le bloc de béton et de verre, situé en plein cœur de la capitale, en face du palais des sports et non loin du nouvel hypermarché construit par Carrefour, est présenté par l’entourage du magnat comme l’illustration de sa volonté de « donner un coup de modernité au groupe » qu’il a bâti.Sauf que c’est moins pour son esthétique que pour le nom qui lui a été donné que la dernière réalisation d’Amougou Belingfait couler encre et salive. Détenteur d’un titre de notabilité traditionnelle chez les Ewondos, peuple qui occupait le centre de Yaoundé avant l’arrivée des Européens, l’homme d’affaires a entrepris de donner à l’édifice une dimension culturelle en le nommant « Immeuble Ekang », en référence au groupe ethnique qui rassemble les Betis (dont les Ewondos sont un sous-groupe), les Bulus – dont est originaire le président – et les Fangs », a révélé Jeune Afrique dans son article.
« Dans son architecture pourtant, l’immeuble Ekang n’a rien de traditionnel, si ce n’est peut-être ce tam-tam disposé, tel un logo, à côté du nom du building au sommet de ses neuf étages. Qui plus est, au Cameroun, personne n’a oublié cette sortie d’Amougou Belinga, en juillet 2020, au cours de laquelle il qualifiait « ses frères » de personnes foncièrement « paresseuses, malhonnêtes, sournoises et méchantes », relève le Magazine.
« Pour comprendre comment l’opérateur a acquis, pour 23,5 millions de francs CFA (35 700 euros), ce terrain situé à Warda et d’un peu plus de 4 700 m², il a fallu se rendre à la mairie de la ville de Yaoundé. Dans un espace où les mercuriales de l’État le fixent à 20 000 F CFA, un prix unitaire de 5 000 F CFA le m² surprend.Car tel est le cœur de l’autre polémique liée à cet immeuble, laquelle est apparue après la mise en circulation d’un document relatif à l’attribution définitive dudit lotissement à la société immobilière Starline – propriété de Belinga – pour un coût relativement bas. Selon nos informations, le terrain en question est situé sur un domaine déclaré d’utilité publique par la mairie autour des années 2010 et pour lequel Amougou Belinga avait obtenu une attribution provisoire en 2018. Gilbert Ntsimi Evouna, qui occupait les fonctions de délégué du gouvernement, l’avait néanmoins enjoint de le mettre en valeur dans les plus brefs délais », note-on dans l’article de Jeune Afrique