Les dernières révélations de Jeune Afrique sur l'affaire Hervé Parfait Mbapou, surnommée "l'affaire du faux contre-amiral", mettent en lumière des liens troublants avec les plus hautes sphères du pouvoir camerounais.
Selon le magazine, Mbapou n'était pas un simple escroc opérant en marge du système. Il disposait d'un badge d'accès au palais présidentiel d'Etoudi et aurait été reçu à plusieurs reprises par des hauts dignitaires, dont le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président Paul Biya. Cette proximité avec le pouvoir expliquerait en partie l'ampleur et l'efficacité de son réseau de chantage.
Jeune Afrique révèle également que l'affaire implique des personnalités proches de la première dame, Chantal Biya. Judith Marionne Nyandjock, employée au bureau des renseignements du Secrétariat général de la présidence, est notamment citée comme faisant partie du réseau Mbapou.
L'arrestation de Mbapou fin août aurait été le résultat d'une nouvelle plainte déposée par le contre-amiral Fouda, après que Mbapou ait continué à usurper son identité malgré un premier avertissement en 2019. Cependant, les soutiens de Mbapou auraient tenté de le faire libérer en menaçant de révéler des informations compromettantes sur le palais présidentiel.
L'enquête en cours, confiée au tribunal militaire de Yaoundé, a permis de saisir des faux billets, des véhicules de luxe, des armes et du matériel militaire au domicile de Mbapou. Ce dernier et ses complices présumés sont poursuivis pour "usurpation de titres", "atteinte à la sûreté de l'État" et "escroquerie en bande organisée".
Cette affaire, qui continue de se développer, met en lumière les failles du système de sécurité au plus haut niveau de l'État camerounais et soulève des questions sur la possible complicité de certains hauts responsables dans ces activités illégales. Elle pourrait avoir des répercussions importantes sur l'équilibre du pouvoir au Cameroun dans les mois à venir.