Une onde de choc secoue la communauté médicale universitaire camerounaise. Au 22ème concours du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), huit médecins camerounais, initialement déclarés admissibles, ont vu leurs candidatures brutalement rejetées pour des questions de procédure administrative. Cette décision controversée, qui intervient après la première épreuve et avant la leçon finale, soulève des interrogations sur la transparence du processus et met en lumière un imbroglio bureaucratique autour de l'interprétation de l'ancienneté requise. Avec seulement 4 admis sur 17 candidats camerounais, ce qui représente un taux de réussite de 23,53%, cette situation révèle des dysfonctionnements profonds dans le système d'évaluation, sans pour autant remettre en cause la compétence des praticiens formés au Cameroun.
COMMENT LES JURYS DU CAMES ONT TORPILLÉ LES CANDIDATURES DES MEDECINS CAMEROUNAIS.
Dans le cadre du 22eme concours du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), le Cameroun a abrité les examens au Centre National de Supervision du Réseau d’Interconnexion des Centre de Développement du Numérique Universitaire. 26 candidats en course, à savoir, 18 Camerounais et 8 Tchadiens, conformément à l’accord du Cameroun d’autoriser la participation des candidats Tchadiens à partir des installations camerounaises.
A la suite de la seconde épreuve, celle de la leçon, le tableau d’affichage des résultats définitifs, indique, pour les candidats Camerounais, 04 admis sur 17 candidats, soit 23,53%. Une catastrophe. Car il s’avère qu’en réalité les camerounais ont été éliminés non pas pour compétence mais pour des problèmes de procédures.
En effet, L’appel à candidature du 22eme concours du CAMES a été lancé le 1erjanvier 2024, la date limite était fixé au 31 mai 2024. Au 31 mai 2024, 18 candidatures camerounaises étaient enregistrées. Les détails indiquent 12 pour l’Université de Yaoundé I, 5 pour l’Université de Douala et 1 pour l’Université de Garoua.
Le 30 septembre, le CAMES rendait public les listes des candidats retenus pour concourir à la 22ème session du concours d’agrégation. Les 18 candidats Camerounais étaient sur la liste de départ. C’est ce qui explique qu’entre le 10 et le 25 octobre 2024, qu’ils passent légitimement la 1ère épreuve. A la suite de cette épreuve, les jurys souverains comme l’exigent les habitues universitaires, ont déclaré 12 Camerounais admissibles, tel que l’attestent le procès-verbal des délibérations du jury en vue de la sous admissibilité, signé l’ensemble des Vice-Présidents des jurys. Un procès verbal de 39 pages dans le cadre des délibérations du 10 au 12 novembre 2024 à Conakry.
05 par contre ont été ajournés. Il s’agit des Docteurs Andjock Christian, MvilongoNtsimi Caroline, Mve Mvondo, Bomback Freddy et Fonkoué Loïc. Le Dr Ngando Laure qui a fait un malaise juste avant la première épreuve, n’a malheureusement pas pu passer cette épreuve.
Au moment où les 12 candidats Camerounais s’apprêtent à passer la seconde épreuve, celle de la leçon, les jurys de pédiatrie chirurgie générale, gastroentérologie médecine légale et oncologie, ont produit des procès-verbaux rectificatifs déclarant les 8 candidats Camerounais non admissibles, il s’agissait de:
- Savom Éric en Chirurgie générale (Université de Yaoundé I)
- Eposse, Mékoné et Mbono en pédiatrie (Université de Douala et de Yaoundé I)
- Ndam Ndjitoyap en Gastro entérologie (Université de Yaoundé I
- Gongang Franck Olivier en Médecine légale (Université de Yaoundé I)
- Dina Bell Mbassi en Oncologie médical (université de Douala)
- Metogo Ntsama Junie (Université de Yaoundé I)
La raison évoquée serait que ces candidats n’auraient pas rempli le critère de l’ancienneté. Il ne s’agit donc pas d’un problème de compétence mais une question de procédure.
En effet: Parmi les conditions d’éligibilité, figure une ancienneté de 5 ans comme Assistants dans les Universités, sans pour autant préciser s’il s’agissait du calendrier civil ou de l’année académique.
Voyons les choses simplement. Une année académique va de la date de la rentrée académique à la fin de celle-ci. Soit, pour ce qui est du Cameroun, de début octobre au 31 juillet. C’est sur cette base que les dossiers acheminés au CAMES le 7 juin, ont été acceptés, et le CAMES lui-même a notifié les candidats, tout comme il a autorisé, évalué et rendu public les résultats de la 1ère épreuve pour les 17 candidats Camerounais.
A ce niveau, la bonne question est la suivante : Comment des candidats jugés irrecevables ont été notifiés par le CAMES, ont été déclarés admissibles par des jurys souverains si ils n’avaient pas respecté la procédure ? Question à laquelle le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques FAME NDONGO devra apporter des réponses.
Il apparaît évident au vu des éléments susmentionnés que ce n’est pas la formation des médecins Camerounais qui est mise en cause, mais plutôt une prétendue histoire d’ancienneté.