Il y a sept mois environ, le Comité de gestion (Coge) du Fonds routier était dans la région de l’Adamaoua, du 10 au 15 décembre 2022. En quittant la région Château d’eau du Cameroun, le constat était globalement insatisfaisant. Et tant les membres du Coge du Fonds routier que les autorités administratives et les populations locales, ont exprimé leur amertume face à la situation. Sept mois plus tard, le temps de cette nouvelle descente du Coge qui va du 05 au 08 juillet 2023 dans l’Adamaoua, le constat est encore plus désolant : «Ça fait trois fois qu’on vient et la ville de Ngaoundéré est toujours dans un état piteux. Comment une capitale régionale peut-elle être comme ça ? Ce n’est pas possible, ce n’est pas acceptable. Ça nous fait mal», a dénoncé François Soman, représentant du Comité de gestion du Fonds routier. C’est que les routes sont dans un état d’impraticabilité. Un seul axe pour circuler ; les autres ayant été fermés pour des travaux qui peinent à s’achever depuis des années. «Sur la Nationale N°1, il y a deux voies. Déjà, l’entreprise Berni a eu en 2021 des travaux de la route Carrefour Bois de Mardock - la section Carrefour Aéroport – Entrée université. Et sur ce contrat aussi, les travaux sont exécutés à 74,61%. Les deux contrats ont une consommation des délais de 112%. Il faut avouer que sur ces deux contrats, il y a eu des apparitions de dégradations sur la chaussée. La maître d’ouvrage a demandé la suspension de ses travaux et demandé l’intervention du Labogénie pour venir faire des études et justifier les apparitions de ces dégradations. Je pense que les résultats du Labogénie sont en cours et c’est à partir de cela que l’entreprise va se redéployer pour achever ses travaux», a précisé Nestor Abdouraman Wellarbang, délégué régional des Travaux publics pour l’Adamaoua. Et de poursuivre que : «Il en va pour de même pour les deux contrats de l’entreprise Berni. Sur la section Carrefour Gare-Total Aéroport, un contrat vient d’être signé au bénéfice d’une entreprise. Le taux de consommation des délais est de 1,64%. L’entreprise est en train de faire des études en vue de la production du plan d’exécution. Nous avons reçu le rapport des levées topographiques le 05 juillet dernier. Et d’ici la fin de ce mois de juillet, l’entreprise va véritablement commencer les travaux. Pour ce qui est de la section Beka Gotto-Lewa-Likok, un contrat de traitement des points critiques, l’entreprise a exécuté les travaux à 77% à ce jour ; pour un taux de consommation des délais de 170%. Le dernier contrat concerne le tronçon Nganhi-Djohong. L’entreprise en charge de ces travaux est la dernière de la classe, soit 0% pour un taux de consommation des délais de 82, 38%», a-t-il développé.





RAS-LE-BOL

Commentaire de François Soman, au sujet de l’entreprise Berni : «Nous avons toujours écouté la même chanson avec l’entreprise Berni, mais elle ne passe plus à nos oreilles. Cette entreprise nous a dit la fois dernière que Labogénie avait proposé le défraichage et le traitement de la chaussée. Ils ne peuvent plus encore venir nous dire qu’ils attendent que le Labogénie donne des résultats. Je voudrais rassurer que depuis notre dernier passage, aucun autre décompte n’a été payé à Berni. Sauf que sur un montant de 2,3 milliards FCfa, ils ont déjà perçu 1,8 milliard Fcfa. Il reste 500 millions Fcfa. C’est quand même un contrat de 2020 et nous pensons que ça ne peut pas continuer comme ça», a-t-il pesté. Des précisions qui ont provoqué une vague de désapprobation de toutes parts, ce d’autant que sur les 12km que l’entreprise a à entretenir, sont dégradés. Une nouvelle contractualisation est en cours. Pour ce qui est d’un axe comme Pharmacie AdamaChamp de Prière-Gare Marchandises, le contrat de l’entreprise Soroubat a été résilié récemment. Le Comité de gestion du Fonds routier avait promis de ne plus laisser de répit aux entreprises en charge de l’exécution des travaux routiers dans l’Adamaoua. Et pour cette mission du 05 au 08 juillet dans la région, sont passés au peigne fin les travaux routiers sur six axes principaux. Il s’agit des travaux d’urgence de la Route nationale N°1, section Ngaoundéré-Garoua (Lot 1 : intervention d’urgence dans les zones aéroportuaire et universitaire. Lot 2 : financement du lot d’Esico et lot 3 : entretien de l’axe Rond-Point de la gare voyageurs-Carrefour Total aéroport), d’un montant de 2 384 638 410 Fcfa exécutés par Berni. A Ngaoundéré toujours, il y a des travaux de construction d’un dalot double sur la rivière Mayo Beka carrefour BocomHysacam, d’une valeur de 85 464 090 Fcfa. Puis, l’entretien, gestion technique et maintenance de quatre stations de pesage routier fixes (lot 4 : Meiganga, Manwi, Bounguel, Yonkole). Au pesage de Manwi, la désolation est à son comble. La portion de ce marché de 808 574 844 Fcfa, telle qu’exécuté ici, présente des locaux lugubres avec en prime des chaises déchiquetées, des murs absolument défraichis. Et dire qu’ici, travaillent des hauts cadres de l’Etat et que beaucoup d’argent entre au travers des taxes payées par des camionneurs. Le Fonds routier est aussi venu s’enquérir de la situation des travaux d’entretien de la route communale Selal Hangloa-Hore Mayanga (28,7 Km) en tranche ferme et autres tronçons en tranche conditionnelle dans la commune de Martap ; des travaux de traitement des points critiques de la route nationale en terre N°15 Febadi-Lewa-Likok (113 Km) ; et de l’exécution des travaux d’entretien périodique aux produits stabilisants des tronçons Nganhi-Ngam-YafounouDjohong-Yamba (158,5 Km).