Jeune Afrique dans un récent dossier a fait le zoom sur un juteux business des hautes personnalités du pays. Le Magazine cité certaines personnalités qui excellent dans l’agro-entreprenariat « Entre politique et plants de maïs, Jeune Afrique vous fait découvrir le visage des hommes de pouvoir à Yaoundé », a annoncé le Magazine.
« En cette fin octobre, les dernières pluies de la saison arrosent les champs, immenses et luxuriants. De part et d’autre du tapis d’asphalte, des forêts, de vastes plantations de cacao et, un peu plus loin, du maïs, à perte de vue. Nous sommes à Westend Farms, l’impressionnant complexe agro-industriel que possède le général de brigade Le directeur de la sécurité présidentielle est l’un des plus proches collaborateurs de Paul Biya. Depuis près de quatre décennies, il dirige les gardes du corps du chef de l’État. Cela ne l’empêche pas d’aimer la terre. La propriété s’étend sur 350 hectares. Impossible d’y pénétrer sans y avoir été autorisé, une escouade de vigiles monte la garde. Le général de brigade y cultive principalement du maïs, du soja et du sorgho. Une agriculture mécanisée qui lui permet de produire quelque 9 000 tonnes de céréales par an. Les récoltes sont transformées sur place en aliments pour animaux – dont une partie sert d’ailleurs à nourrir son cheptel, des bœufs et des porcs pour la plupart. L’élevage, ultramoderne, se trouve quelques kilomètres plus loin, dans la localité de Minkouma. Arrimées aux standards internationaux, les Westend Farms n’ont plus rien à voir avec ce qu’elles étaient dans les années 1980, lorsqu’Ivo Desancio Yenwo s’essayait à l’agriculture. Avec un capital de 553 millions de F CFA (840 560 euros), c’est l’un des complexes agro-industriels les plus grands et les plus structurés La viande qui y est produite est exportée jusqu’en Afrique du Sud », a annoncé Jeune Afrique.
« Dans un pays où l’opacité est la règle et où les hauts cadres de l’administration rechignent à lever le voile sur leurs biens, revenus et activités « secondaires », Ivo Desancio Yenwo détonne. Il n’a jamais caché être derrière Westend Farms. Bien que l’entreprise ait ouvert son capital à des investisseurs sud-africains et ougandais en 2010, l’anglophone originaire du Nord-Ouest continue d’assurer la présidence du conseil d’administration. Sa direction générale a quant à elle été confiée à l’un de ses proches, Majoh Julius Bime. Au Cameroun, la loi n’autorise pas les militaires à faire des affaires, encore moins à diriger des entreprises. Mais Ivo Desencio Yenwo le sait, il court peu de risques de se faire taper sur les doigts. Le phénomène est très répandu et, au-delà même de l’armée, nombreux sont les hauts responsables à jouer les gentlemen-farmers. Directeurs, parlementaires, généraux d’armée, ministres… Ils ont acquis de vastes étendues à travers le pays et se sont lancés dans l’agriculture intensive. Et les opposants ne sont pas en reste puisque portait un attachement particulier à son ranch de 200 hectares situé à Wum, dans le Nord-Ouest, jusqu’à ce que les Ambazoniens l’en chassent. Il y faisait cultiver piments et pamplemousses et plusieurs centaines de têtes de bétail y étaient élevées.Paul Biya lui-même possède une exploitation agricole dans son village de Mvomeka’a, dans le sud du pays. On y trouve des palmiers à huile, du poivre blanc, de l’hévéa et des ananas sur plus de 150 hectares. Dans cette petite localité, l’on se souvient encore de ce jour de novembre 2000 où le chef de l’État est venu inaugurer une usine moderne, destinée à la transformation de l’ananas. Un projet à 150 millions de F CFA, réalisé grâce à l’assistance technique de la Compagnie fruitière, que dirigeait alors l’industriel français Robert Fabre, un habitué du palais d’Etoudi », a précisé Jeune Afrique dans son article