Le 12 décembre 2019, Jean Perrial Nyodog a été démis de ses fonctions de directeur général de TRADEX, une filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun. Cette décision fait suite à une tentative de renversement d'Adolphe Moudiki, directeur général de la SNH, orchestrée par Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République.
Nyodog, qui entretenait de bonnes relations avec Ngoh Ngoh, aurait accepté de remplacer Moudiki à la tête de la SNH. Ngoh Ngoh a alors présenté au président Paul Biya un dossier demandant le remplacement de Moudiki, prétextant que ce dernier était trop malade pour diriger la SNH.

Cependant, lors d'une rencontre avec Biya, Moudiki a découvert cette manœuvre. Le président, ami de longue date de Moudiki, lui a remis le dossier et n'a pas donné suite à la demande de Ngoh Ngoh.

Par la suite, Moudiki a confronté Ngoh Ngoh avec le dossier lors d'une réunion, sans aborder directement le sujet. Peu après, Nyodog a été limogé de son poste à TRADEX, apparemment en représailles de sa participation à cette tentative de renversement.




Le 12 décembre 2019, lors d’un conseil d’administration extraordinaire, Jean Perrial Nyodog a été débarqué de la direction générale de TRADEX, une société de produits pétroliers détenue à 54 % par la Société nationale des hydrocarbures (SNH). L’intéressé avait pourtant obtenu un résultat net de 10,3 milliards de F CFA en 2018. Pourquoi Adolphe Moudiki a coupé la tête de son propre « fils» qu’il avait fait nommer à la tête de TRADEX alors que c’est à lui qu’il devait toute son ascension dans le secteur du pétrole ? Réponse: Adolphe Moudiki découvre la trahison de son « fils» au profit du secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

En 1999, il est désigné directeur général de la société Tradex, spécialisée dans le commerce et la distribution de produits pétroliers. Présente dans plusieurs pays d'Afrique centrale (Cameroun, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), la société Tradex avec un chiffre d’affaires de 489,6 millions de dollars est placée au septième rang des meilleures entreprises d’Afrique centrale dans le classement 2017. PERIAL Nyodog est au sommet.

Il s’est rapproché depuis quelques temps du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui facilite ses entrées auprès de la première dame Chantal Biya. PERIAL Nyodog est sur un nuage, se croit surprotégé et voit son avenir en grand. Sauf que l’homme à la punk veut la tête d’Adolphe Moudiki dont il a demandé à plusieurs reprises le remplacement.

En effet, le secrétaire général de la présidence de la République est le Président du Conseil d’administration de la SNH. NGOH NGOH va rencontrer Paul Biya et lui dit en substance: « Monsieur le president, Adolphe Moudiki est très malade. Il ne marche plus et n’est plus à même de diriger une structure aussi importante pour l’Etat que la SNH». Paul Biya l’écoute comme à l’accoutumée et quand il finit le président lui dit: « Monsieur le secrétaire général, proposez-moi un nom».

Tout content, Ferdinand Ngoh Ngoh ressort du bureau et consulte PERIAL Nyodog qui donne son accord. Lorsqu’il revoit le chef de l’Etat, L’homme à la punk lui remet une chemise avec non seulement les manquements de Moudiki mais aussi le profil de son remplaçant. Quand il se tourne, Paul Biya demande qu’on appelle pour lui Adolphe Moudiki. Le président veut le voir de toute urgence. Sauf que Moudiki est en France. Ils prennent rendez-vous au retour de Moudiki.
Trois jours après la discussion avec le chef de l’Etat, Adolphe Moudiki est à Yaoundé et va voir le chef de l’Etat. Les deux ont plus de 50 ans d’amitié. Quand Moudiki entre dans le bureau du 3eme étage, Paul Biya se lève pour accueillir son ami et lui lance en résumé : « Monsieur le directeur général, on me dit que vous êtes mourant. Que vous ne pouvez plus vous lever. Vous ne marchez plus. Mais pourtant je vous vois très en forme ». Adolphe Moudiki sourit et prend place.
Après quelques formules de politesse, le président tend un dossier estampillé « SNH» à Adolphe Moudiki et lui dit: « voici ce que le secretaire général a envoyé ». Adolphe Moudiki découvre tout un dossier à charge contre lui avec le nom de son remplaçant. Mais Paul Biya lui dit qu’il n’y a pas donné suite. Au moment de partir, Adolphe Moudiki dépose le dossier. Il est rappelé par Paul Biya: « monsieur le directeur général, repartez avec ce dossier. Je ne veux plus le voir sur ma table».

Quand il ressort du bureau du président, Adolphe Moudiki est très en colère. Il demande que l’on appelle rapidement le SGPR pour un rendez-vous. Le secrétariat général évoque dans un premier temps un agenda serré ( Ngoh Ngoh croit que les jours de Moudiki sont comptés). Puis il insiste de nouveau.

Quand il est reçu par l’homme à la punk, Adolphe Moudiki vient avec le dossier de son remplacement entre les mains. Ils s’asseyent sur un fauteuil et Moudiki dépose sur la table le dossier que Ngoh Ngoh avait remis à Paul Biya pour son remplacement sans aborder le sujet. Pendant les 20 mn de l’entretien, les yeux de Ngoh Ngoh sont seulement sur le dossier. Il ne comprend pas ce qui s’est passé. C’est alors qu’au moment de partir, Moudiki dit à Ferdinand Ngoh Ngoh: « Monsieur le secrétaire général, je venais vous informer de la tenue du prochain conseil d’administration ».

La suite vous la connaissez. Le 12 décembre 2019, PERIAL Nyodog est débarqué de TRADEX. Et depuis lors, il n’a plus jamais été nommé. Mais Ferdinand Ngoh Ngoh s’était juré de chasser les Moudiki de la SNH. Jusqu’à ce jour sans succès.