A travers son œuvre, le colonel-magistrat à la retraite Jonas Hiehies, analyse, présente cette instance tant décriée.
«La justice ne doit pas varier selon les hommes qui la servent», déclare Jonas Hiehies, avocat au barreau du Cameroun. Plus connu par le public dans son rôle de colonel-magistrat à la retraite, il est l’auteur du livre intitulé : «Le tribunal militaire au Cameroun ; hier aujourd’hui et demain. Chronique d’une compétence controversée». Un livre qui met en relief la justice militaire au Cameroun car «la justice, valeur suprême, doit en toute circonstance et quel que soit le qualificatif rester la même et être juste». Explique l’auteur sur la quatrième de couverture de son livre. Publiée par l’Institut de philosophie saint Joseph Mukasa (Ispsjm) de Yaoundé, cette œuvre de 213 pages est un Essai, le premier de l’auteur ; à travers lequel il partage non seulement, son expérience professionnelle , mais dénonce aussi les maux à éradiquer, qui gangrènent la justice au Cameroun. Notamment : la corruption, les lenteurs judiciaires et la condescendance. Segmenté en trois grands titres dont le premier est : «la compétence du tribunal militaire hier», est constitué de quatre chapitres. La compétence originelle raisonnable (1959) ; l’extension et du renforcement de la compétence du tribunal militaire (1960-1971) ; l’institutionnalisation de la législation d’exception (1972-1987). Et la réforme réductrice de 1990 (loi n°90-48 du 19 décembre 1990 modifiant l’ordonnance n°7215 du 26 août portant organisation judiciaire militaire). Pour le deuxième titre : «la compétence du tribunal militaire aujourd’hui», il est constitué de trois chapitres. Notamment : un timide retour à la législation d’exception ; deux lois spéciales et le code de justice militaire.
Le troisième titre : «l’avenir du tribunal militaire », est sectionné en deux chapitres qui sont : une juridiction ordinaire spécialisée et les perspectives. Ceci sans omettre les propositions “modernes’ pour améliorer le traitement des affaires au TM. Selon l’auteur, cet ouvrage apparaît dans un «contexte actuel où, le rôle et l’action de l’armée sont presque toujours remis en cause. La justice militaire est souvent apparue comme le bouc émissaire de certains cercles et organisations. On lui reproche son accointance et sa très grande proximité avec le pouvoir exécutif et le commandement militaire, ce qui laisse penser qu’elle ne peut pas être impartiale et jette un discrédit sur son activité juridictionnelle», indique Jonas Hiehies. Considéré comme le premier du genre au Cameroun, l’ouvrage du colonel Hiehies est facile à lire. Le style est simple et donc accessible et compréhensible pour tous. Il ne serait d’ailleurs pas superflu de dire que ce livre doit être étudié dans les grandes écoles de droit et l’armée camerounaise et pas que. IL’avoir dans sa bibliothèque serait très enrichissant