Actualités of Thursday, 12 October 2017

Source: rsf.org

RSF et plus de 35 organisations demandent la libération d’Ahmed Abba

Ahmed Abba a  été condamné en avril dernier à 10 ans de prison Ahmed Abba a été condamné en avril dernier à 10 ans de prison

Reporters sans frontières, des associations, confrères, artistes et amis du correspondant en langue haussa de Radio France Internationale (RFI) au Cameroun, se rassemblent en comité de soutien pour obtenir sa libération. Ahmed Abba a été condamné en avril dernier à 10 ans de prison en raison de sa couverture des activités du groupe Boko Haram.

A la veille de l’ouverture du procès en appel d’Ahmed Abba, jeudi 17 août, un comité de soutien coordonné par RSF a été créé pour amplifier la mobilisation de l’opinion publique et l’action des responsables politiques afin d’amener les autorités camerounaises à rendre au journaliste la liberté dont il n’aurait jamais dû être privé.

“Rassemblant des personnalités du monde entier, notamment du continent africain, le comité a choisi de diriger ses premières actions sur le web, avec la création d’une page Facebook sur laquelle nous partagerons les messages de ses soutiens, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de RSF. Il s’agit d’une première étape. Cette mobilisation est appelée à monter en puissance si les autorités camerounaises ne libèrent pas Ahmed Abba.”



Les premiers soutiens du correspondant de RFI sont notamment issus du monde des médias: Hervé Bourges, ancien directeur de Radio France Internationale et ex-président de France Télévisions ainsi que Denise Epoté, directrice Afrique à TV5 Monde ont rejoint le comité qui compte aussi la chanteuse béninoise Angélique Kidjo et des musiciens comme l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly ou le fondateur du groupe ivoirien Magic System, Salif Traoré, dit Asalfo. L’humoriste nigérien Mamane, l’écrivain djiboutien Abdourahman Waberi ou encore le caricaturiste tanzanien “Docteur Meddy” se sont également mobilisés en faveur du journaliste.

Le comité de soutien compte aussi parmi ses membres plusieurs organisations régionales et internationales de défense des journalistes et de droits humains, parmi lesquelles les Africtivistes (un collectif de cyber activistes africains pour la démocratie), Amnesty International, Journaliste en Danger (JED), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ainsi que le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) qui a justement décerné cette année son à Ahmed Abba.

"Chaque jour que le journaliste de RFI Ahmed Abba passe derrière les barreaux est une nouvelle parodie de justice. C'est un message d’intimidation à toute la communauté médiatique au Cameroun, explique Angela Quintal, Coordinatrice du programme Afrique du CPJ. “Nous demandons au gouvernement camerounais de libérer Ahmed Abba san délai et de réparer cette injustice. Le monde les regarde.”

Enfin, 15 sociétés de journalistes (SDJ) françaises, dont celles de RFI, France 24 ou l’AFP ont rejoint l’appel à libérer Ahmed Abba.

Depuis deux ans, Reporters sans frontières n’a eu de cesse de réclamer la libération du correspondant de RFI dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Le 24 avril dernier, le tribunal militaire de Yaoundé a condamné Ahmed Abba à une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende d’environ 85 000 euros, pour “blanchiment du produit d’un acte terroriste”, au profit des djihadistes de Boko Haram, groupe terroriste ouvertement en conflit avec l’Etat camerounais. Ahmed Abba a toujours clamé son innocence, faisant valoir qu’il n’avait fait que son travail de journaliste.

Cette condamnation a été prononcée après une longue procédure entachée d’irrégularités. Le journaliste a été arrêté le 30 juillet 2015, détenu au secret pendant près de trois mois et torturé par les services de renseignement. Pendant deux ans, son procès a été reporté à 18 reprises. Aucun élément n’est venu prouver la culpabilité du correspondant de RFI.

Le Cameroun a perdu quatre places en un an au Classement 2017 de la liberté de la presse, établi par RSF et occupe désormais la 130e place sur 180.


Signataires:
Africtivistes
Amnesty International (AI)
Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT)
Committee to Protect Journalists (CPJ)
International Federation of Journalists
Journaliste en Danger (JED)
Media Foundation for West Africa (MFWA)
Syndicat national des journalistes camerounais (SNJC)
Didier Awadi, musicien sénégalais
Kidi Bebey, auteure franco-camerounaise
Hervé Bourges, ancien directeur général de RFI et ex-président de France Télévisions
Denise Epoté, directrice régionale Afrique de TV5Monde
Tiken Jah Fakoly, musicien ivoirien
Meddy Jumanne, dit « Docteur Meddy », caricaturiste tanzanien
Angélique Kidjo, chanteuse béninoise, lauréate des Grammy Awards et ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF
Ray Lema, musicien congolais
Mamane, cinéaste et humoriste nigérien
Rémy Ngono, journaliste camerounais
Catherine Simon, journaliste et écrivain
Solo Soro, journaliste ivoirien et producteur de l’Afrique en Solo sur France Inter
Salif Traoré, dit Asalfo, fondateur du groupe ivoirien Magic System
Valsero, rappeur camerounais
Abdourahman Waberi, écrivain français d’origine djiboutienne
La société des journalistes de l’AFP
La société des journalistes de BFM
La société des journalistes des Echos
La société des journalistes du Figaro
La société des journalistes de France2
La société des journalistes de France3
La société des journalistes de France 24
La société des journalistes de Libération
La Société des rédacteurs du Monde
La société des journalistes de L’Obs
La société des journalistes du Point
La société des journalistes de Premières lignes
La société des journalistes de RFI
La société des journalistes de RTL
La société des journalistes de TV5 Monde