Le monde médiatique camerounais a récemment été témoin d'une confession surprenante de Raoul Christophe Bia, ancienne figure emblématique de Vision 4. Dans une intervention lors de l'émission « Nous Chez Vous » le 9 décembre 2024, le journaliste a livré un récit poignant de son parcours professionnel, empreint de regrets et de réflexion critique.
Connu pour son style percutant et ses positions tranchées, Bia a ouvertement admis la violence de certains de ses anciens reportages. Des productions journalistiques qu'il ne peut désormais plus regarder, tant ils lui semblent aujourd'hui excessifs et inappropriés.
Des reportages ciblés comme celui concernant J. Rémy Ngono et l'artiste engagé Valsero ont particulièrement retenu son attention critique. « Il y a des reportages que je ne peux pas regarder jusqu'au bout, parce que j'ai été extrêmement violent », a-t-il confesné, reconnaissant que son approche manquait alors de la nécessaire retenue journalistique.
Le parcours de Bia a été parsemé de nombreuses convocations du Conseil National de la Communication (CNC), qui l'ont progressivement conduit à une prise de conscience. « À chaque fois, on me disait : 'Est-ce que vous avez idée de ce que vous êtes capable de faire en écrivant ces choses ?' », a-t-il rapporté.
Cette introspection profonde a fondamentalement transformé sa pratique journalistique. Il affirme désormais accorder une attention méticuleuse à ses choix lexicaux et à l'objectivité de ses reportages, tout en conservant une ligne éditoriale engagée. « Je ne laisse plus les émotions prendre le dessus. Je suis beaucoup plus rigoureux en termes de vocabulaire », explique-t-il.
Un élément demeure néanmoins frustrant pour Bia : l'impossibilité d'effacer certains contenus encore disponibles sur Internet, traces indélébiles de ses anciennes pratiques journalistiques.
Cette confession représente plus qu'un simple mea culpa. Elle illustre l'évolution nécessaire du journalisme, rappelant que le pouvoir des mots implique une responsabilité éditoriale fondamentale.