Au Cameroun, le procès du journaliste Ahmed Abba (photo) a été renvoyé au 2 février 2017 pour les débats au fond. Ce 4 janvier, le Tribunal militaire de Yaoundé a reçu le rapport des experts chargés d’examiner le contenu du matériel informatique appartenant à l’accusé qui est le correspondant en langue haoussa de RFI.
Il s’agit notamment d’une clé USB, d’un CD, des téléphones portables et des unités centrales. Ahmed Abba a été arrêté en juillet 2015 et est poursuivi pour complicité d’actes de terrorisme et non-dénonciation d’actes de terrorisme, sachant que le Cameroun est en guerre contre Boko Haram.
Le contenu du matériel de travail est censé révéler la vérité sur les accusations portées contre le journaliste incarcéré depuis le 30 juillet 2015. Au cours de l’audience de ce 4 janvier, ses avocats ont d’ores et déjà contesté le rapport d’expertise remis au président du tribunal.
« Les experts n’ont pas associé les avocats de l’accusé à l’élaboration de leur rapport », regrette Me Clément Nakong, membre du collègue des conseils d’Ahmed Abba. « Nous ne savons pas si les objets expertisés appartiennent à notre client, poursuit-il. Nous ne savons même pas dans quelles conditions cette expertise a été faite. Il s’agit d’un rapport unilatéral car, les experts ont pris position. Il s’agit d’un comportement qui viole les principes d’une procédure judiciaire et nous avons souhaité que ce rapport soit annulé. »
Au niveau de RFI, la direction maintient sa position de départ : le dossier contre Ahmed Abba est vide, ce dernier est innocent et doit être libéré.