Selon Jean Nkueté, le renouvellement des organes de base du RDPC a été une réussite. Ce que dément formellement la chronique électorale. A la différence des précédentes occasions durant lesquelles le RDPC a changé son fichier de dirigeants, l’opération de cette année a surtout eu le don d’alimenter une presse au garde-à-vous en faits divers. Depuis le 27 juillet 2015, tout s’est réglé en pleine lumière, en direct sur internet ou devant les caméras de télévision. On pourrait s’en tenir à cette simple conclusion et clore le constat. Mais on ne peut pas écarter que le 03 décembre dernier, lors d’une réunion d’évaluation, Jean Nkueté a dressé un bilan plutôt positif des opérations sur le terrain.

Satisfecit sur les plans administratif, politique et financier, apprend-on. Car selon le SG du comité central, cela «a permis de recruter de nombreux nouveaux militants et d’élargir la base d’une part, et de renflouer les caisses du parti, d’autre part». Il a également «salué le calme qui a entouré ces opérations sur l’ensemble des 377 sections, malgré quelques légères perturbations», avant d’adresser aux uns et aux autres de vives félicitations pour le travail abattu sur le terrain. «Beaucoup de choses ont changé, on note une grande évolution positive», a terminé Jean Nkueté.

Esotérisme

«Cela est solennel bien sûr, rétorque Mme Déborah Ngobossom épouse Ngatcha. Mais, a-t-elle ajouté, c’est ésotérique». Sur les ondes d’une radio de la capitale, l’ancienne présidente de la défunte section Rdpc Lom-et-Djerem sud a contesté par ces mots les tripatouillages qui ont émaillé l’élection d’Olivier Cromwell Bembel D’Ipack comme président de la [toute nouvelle] section Lom-et-Djerem sud 1 (basée à Bertoua 1er, ndlr). «Quand on apprend que cette réunion d’évaluation regroupait le secrétaire général, entouré de ses plus proches collaborateurs (notamment le secrétaire général adjoint Hamadjoda Adjoudji, les conseillers Jean Fabien Monkam Nitcheu et Paul célestin Ndembiyembe, par ailleurs secrétaire à la formation politique et à la prospective et Christophe Mien Zok, directeur des organes de presse, de l’information et de la propagande, NDLR) et les présidents des 10 Commissions régionales de suivi (Crs), assistés de leurs chargés de mission, ça fend l’âme», déplore-telle. A l’en croire, le parti compte désormais dans ses rangs ceux qui ont porté haut et fort la bannière de la félonie.

Ce qui était montré du doigt jusqu’alors est soudainement la marque d’une grande intelligence stratégique. Ainsi, à l’aide d’un discours admiratif et gai, balisant avec entrain et respect les fraudes, abus et autres délits, Jean Nkueté a confondu verbe assassin et parler vrai. Il a surtout oublié de dire ouvertement ce qui se passait dans les arrière-cuisines des commissions électorales. Là-bas, apprend-on, des gens «ont travaillé sur le comment faire élire tel au détriment de tel». On n’a plus à évoquer la longue litanie de trahisons diverses et variées, les complots et les assassinats politiques en règle.