Une sortie fracassante vient secouer les cercles de la société civile et de l'opposition au Cameroun, ravivant le débat sur le processus électoral dans un pays où les élections sont souvent entachées de controverses. Rebecca Enonchong, une figure influente de la société civile, souvent qualifiée de papesse des technologies en Afrique, sort de son silence pour adresser un message percutant.

"Pour vous, nous nous inscrivons en masse, votons en masse, et c'est tout. Mais quand il s'agit de surveiller le vote, les réunions sont interdites. Des candidats dignes d'intérêt sont disqualifiés. Quand un parti décide d'exclure un membre, c'est lui qui a le dernier mot. Les élections libres ne se résument pas au jour J, mais nécessitent un environnement propice et une préparation minutieuse", déclare-t-elle avec force.

Enonchong souligne l'importance de ne pas se contenter de voter le jour des élections, mais de lutter en amont pour créer un cadre propice à des élections crédibles. Elle appelle à la solidarité envers l'opposition lorsque ses droits sont bafoués, soulignant que défendre leurs droits revient à défendre les droits de tous.

"Notre opposition n'est peut-être pas parfaite, mais où sommes-nous pour défendre leurs droits lorsqu'ils sont violés ? Chaque fois que leurs droits sont bafoués, ce sont les nôtres aussi. Nous devons résister à l'oppression et à l'injustice en toutes circonstances si nous voulons un jour changer notre paysage politique", insiste-t-elle.

Elle pointe du doigt l'hypocrisie de ceux qui critiquent l'opposition camerounaise tout en restant silencieux face à ses sacrifices, rappelant les actes courageux de ceux qui ont été emprisonnés ou attaqués pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression et de manifestation.

La déclaration de Rebecca Enonchong suscite un débat au sein des forces du changement au Cameroun, remettant en question la foi aveugle dans le processus électoral et appelant à une réforme en profondeur pour garantir des élections véritablement démocratiques. Sa voix résonne comme un appel à l'action et à la solidarité, ouvrant la voie à une réflexion critique sur l'avenir politique du pays.