Des tensions ont éclaté hier à Bamenda lors d'une tentative d'organisation d'un meeting politique du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais). L'événement, qui visait notamment à apporter un soutien à la candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle, n'a finalement pas pu se tenir comme prévu face à une forte mobilisation populaire.
Dès les premières heures de la matinée, des habitants de Bamenda se sont rassemblés pour manifester leur opposition à la tenue du meeting. La situation s'est rapidement tendue, laissant les chaises destinées aux participants inoccupées. Face à cette mobilisation, les forces de l'ordre sont intervenues en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants.
La situation a ensuite dégénéré, aboutissant à des actes de violence, notamment l'incendie d'un commissariat de police. Deux membres du RDPC, pris à partie par la foule, ont dû trouver refuge dans un véhicule de police pour assurer leur sécurité.
Cet incident s'inscrit dans un contexte plus large de tensions autour du droit de manifester au Cameroun. Depuis plusieurs années, de nombreuses manifestations de l'opposition sont systématiquement interdites par les autorités administratives, une situation qui soulève des questions sur l'équité dans l'application du droit de manifester.
Les observateurs politiques soulignent que cet événement met en lumière la nécessité d'une réflexion approfondie sur les libertés publiques au Cameroun. Certains acteurs de la société civile appellent à un dialogue constructif pour établir un cadre plus équitable concernant le droit de manifester, applicable à tous les partis politiques sans distinction.
Les autorités locales et les responsables politiques de tous bords appellent au calme et à la retenue. La violence, quelle que soit son origine, ne peut constituer une réponse acceptable dans un État de droit. La promotion d'une société de justice et le respect des libertés fondamentales, dont le droit de manifester pacifiquement, restent des enjeux majeurs pour l'avenir démocratique du Cameroun.