Actualités of Thursday, 19 January 2023

Source: www.camerounweb.com

Recrutement : Jeune Afrique livre les secrets du dernier combat de Paul Biya, 1ère mauvaise nouvelle

Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans

Dans son discours à la nation le 31 décembre dernier, Paul Biya annonçait les couleurs. Il mémèrera un dernier combat farouche contre ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour détruire son image et celle du pays. Cette entreprise se matérialise avec le lancement de recrutement de jeune cyber activistes. Jeune Afrique livre les détails de cette nouvelle opération d’envergure.

« J’en appelle donc à la responsabilité de tous, en particulier les parents et les éducateurs, pour redonner toute leur place aux valeurs morales de base et au respect de l’ordre public. Je voudrais une fois encore interpeller ceux qui font un usage criminel et pernicieux des réseaux sociaux. Par leurs agissements, ils plongent plusieurs familles dans la détresse et ruinent parfois des destins, en procédant notamment à la désinformation, à la diffamation ou à la propagation des discours haineux. De toute évidence, ils mettent en péril la cohésion sociale », avait menacé Paul Biya.
Dans l’appel à candidature, il est question d’un programme national d’Education civique par le réarmement moral, civique et entrepreneurial (PRONEC REAMORCE) pour mener des actions d’éducation civique au sein des réseaux sociaux par des jeunes patriotes.


« L’initiative a tous les traits d’un plan militaire. Elle comprendra d’abord une étape de formation, avec la participation à un programme de « réarmement moral et d’adoption des bons comportements ». Suivra le déploiement des personnes retenues, qui devront « contribuer à la propagation des messages patriotiques et des informations sur les projets et opportunités qu’offre le gouvernement ». Et comme dans toute armée qui se respecte, ses membres ne devront jamais oublier qu’ils sont là pour exécuter « les instructions des encadreurs ». À l’orée des célébrations de la fête nationale de la Jeunesse, qui se tient le 11 février au Cameroun, le gouvernement voit dans cette action une suite logique de la campagne de promotion du civisme et de l’intégration nationale lancée en 2015. « Nous avons conscience que nous ne pouvons pas mener cette vaste campagne tout seuls, résume à Jeune Afrique un cadre du ministère de la Jeunesse. C’est pour cette raison que nous avons pensé à nous appuyer sur des relais qui se comptent au sein même des couches cibles, afin d’avoir plus d’impact. », indique Jeune Afrique.
« Dans son communiqué daté du 16 janvier, Mounouna Foutsou, le ministre de tutelle, précise tout de même que l’initiative fait suite au discours de fin d’année de Paul Biya, prononcé le 31 décembre 2022, au cours duquel le président a souligné « la montée préoccupante de l’incivisme, de la violence, du non-respect des normes élémentaires ou de l’ordre établi ».Alors que 38 % de la population a désormais accès à internet, les autorités s’inquiètent en effet du peu de contrôle qu’elles exercent sur les réseaux sociaux, terreau de la libre expression des opposants à Paul Biya. D’autant que l’activisme en ligne de ces derniers n’a fait que croître depuis la présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), est arrivé en deuxième position », précise le Magazine.

« Avant cela, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) avait lui aussi constitué une cyberforce secrète dans le but de donner le ton sur la Toile face à une opposition omniprésente. Passé la période électorale, cette équipe a été démantelée, notamment en raison des méthodes employées, très critiquées.Au ministère de la Jeunesse, on assure vouloir faire les choses « dans les règles de l’art », cette fois. Le premier défi sera sans doute de réussir à rassembler le nombre de volontaires escomptés pour une opération qui se veut… non rémunérée », conclut Jeune Afrique.