Les villageois déçus par l’Etat du Cameroun ont abandonné la protection des forêts. « Les riverains affichent un découragement à dénoncer les infractions commises par les exploitants. Ceci parce qu’ils n’ont plus rien à gagner », affirme Luc Ndebe, Président du comité riverain de gestion et de suivi de la redevance forestière, destinée aux communautés de Manga’a Ndokok dans l’arrondissement de Ngwei, région du Littoral.
En fait, depuis le 1er janvier 2015, les 10%, des communautés de la redevance annuelle forestière (Rfa), ont été supprimés avec la loi de finance de cette année. Causant ainsi, un dysfonctionnement et des conflits dans la société. En dépit de moult revendications des chefs traditionnels, adressées à l’Etat camerounais, aucun changement ne s’est opéré. Exemple, en décembre 2015, à Yaoundé, les chefs traditionnels ont fait entendre leur position sur la question. Celle de savoir que les 10% des communautés, devaient être réintroduits dans la loi de finance 2016.
Ils ont lancé une pétition qui à ce moment-là, enregistrait déjà 1000 signatures. Des actions qui se sont révélées vaines. En juillet de la même année, les maires des communes et les chefs traditionnels ont conjointement mené un plaidoyer à l’assemblée nationale.
Le journal le soir dans l’édition du 20 janvier 2016 en kiosque, indique le mécontentement de plusieurs organisations de la société civile et des associations. Celles-ci, montent au créneau, pour exiger la restauration de ce revenu, important pour le développement des différentes localités de ces communautés.
Pour elles, l’Etat du Cameroun en supprimant les 10% à verser aux communautés, viole « les principes de l’accord de partenariat volontaire signé au Cameroun, le 6 octobre 2010 ».
Le soir révèle par ailleurs, que des habitants de certains villages à l’instar de Lomié dans la région de l’Est, Mapoubi et Ndoko situés dans la région du Littoral, réclament aussi à l’Etat, les 10% de la Rfa pour l’année 2014, portant loi de finance de la République du Cameroun, pour l’exercice 2015.
Pour ce qui est de l’utilité, de la Rfa, les communautés s’en servaient pour améliorer les conditions de vie des populations. On parle entre autres, de la construction des infrastructures routières, sanitaires et scolaires, principales difficultés des villageois. A Mindourou dans le département de la Kadey dans la région de l’Est, on compte par exemple, quatre hôpitaux.
Zakari, un habitant de la région dit parcourir des kilomètres pour se rendre à l’hôpital. Le soir écrit que dans les villages de cet arrondissement « des poteaux électriques pourrissent, des écoles ont besoin d’être réaménagées, l’accès à l’eau potable doit être revu ».
Pour les chefs traditionnels et les organisations, il devient impératif de revenir à la distribution du revenu forestier annuel selon les lois de finance antérieures à celle de 2015. Cette distribution autrefois appliquée, octroyait 10% aux communautés, 40% aux mairies et 50% à l’Etat.
Les chefs traditionnels pensent que l’existence de la Rfa témoigne « la reconnaissance du droit de participation et de gestion inclusive des ressources naturelles » par l’Etat. Outre cela, permet « aux populations de contribuer à l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 par l’impulsion du développement à la base ».
Aujourd’hui, les villageois laissent les forêts sans surveillance. Pour le grand bonheur des personnes auteurs des exploitations illégales desdites forêts.