Actualités of Tuesday, 22 August 2017

Source: quotidienlemessager.net

Redevance forestière: la colère rouge des chefs traditionnels

Les chefs traditionnels réclament les 10% de la Redevance forestière annuelle supprimée en 2015. Les chefs traditionnels réclament les 10% de la Redevance forestière annuelle supprimée en 2015.

Les chefs traditionnels montent à leur tour au créneau pour revendiquer la restauration totale des 10% de la Redevance forestière annuelle supprimée en 2015.

C’est le 8 août 2017 dernier que l’Ong Forêt et développement rural présentait son rapport sur « la restitution des résultats de l’étude sur le diagnostic du mécanisme de collecte, de rétrocession, et de contrôle de la gestion de la Rfa au Cameroun ». Un plaidoyer engagé depuis 2015 pour la restitution de la Redevance forestière annuelle (Rfa) supprimée dans la loi des Finances cette année-la. Concernés au premier chef par cette Rfa, les leaders communautaires, notamment les chefs traditionnels, suite à cette restitution montent au créneau pour revendiquer la restauration le plus tôt possible de cette Redevance. Sa Majesté Théodore Anatole Nkola Begne, qui porte la voix de ses pairs, soutient que « le but de cette sortie est de continuer la bataille qui est menée depuis au moins deux ans pour la restauration des 10% de la Rfa allouée aux communautés villageoises riveraines ».

C’est en 1994 que le gouvernement a mis en place la Rfa. Elle donne aux communautés locales, la possibilité de participer à la gestion des revenus forestiers dans le but de promouvoir le développement local. En d’autres termes, les communautés villageoises riveraines reçoivent du gouvernement, les moyens leur permettant de réaliser des ouvrages qui contribuent à la réalisation de leur cadre et leurs conditions de vie. C’est la suppression qualifiée de « brutale » et « sans motifs » par les chefs traditionnels, qui a suscité leur courroux, car tous sont « plongés dans la désolation totale ». Après un combat de longue haleine, 6,75% de cette Rfa a été réintroduit dans la loi des finances en faveur des communautés riveraines.

Projets de développement

Sauf que dans sa sortie, S.M. Théodore Anatole Nkola Begne, qui est le chef supérieur du canton Bikélé-Nord dans l’arrondissement de Messamena, région de l’Ouest, trouve la restauration des 6,75% « largement insuffisante. Compte tenu de l’importance des projets de développement mis sur pied dans certaines communautés locales et au regard sans cesse croissantes des besoins des communautés villageoises en général. D’où la nécessité urgente de revendiquer la restitution des 3,25% de la Rfa encore détenus par le gouvernement ». Aux côtés de l’Ong Foder et de la société civile, S.M Théodore Anatole Nkola Begne annonce donc la deuxième étape de leur combat pour le rétablissement total durable des 10% de la Rfa.

Notons que la suppression de la répartition de la Rfa va à l’encontre des conventions internationales ratifiées par le Cameroun et qui promeuvent la gestion participative décentralisée des ressources forestières. Notamment la convention des Nations-Unies sur la diversité biologique de 1992 et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 2001. Malgré la restriction de leur droit en 2015, les communautés riveraines forestières restent engagées dans le contrôle de l’exploitation forestière. Le chef supérieur Nkola Begne conclut en disant que « la conscience d’œuvrer tous ensemble pour reconquérir les 10% de la Rfa, nous rend solidaires les uns des autres et nous permet de porter sur l’avenir, un regard serein, mais sans complaisance ».