Depuis le 11 novembre dernier, les membres du gouvernement camerounais, accompagnés de chefs religieux et de représentants de la société civile, participent à une semaine de prière nationale baptisée le Petit-déjeuner national de prières du Cameroun (CNPB). Cette initiative, à sa 14e édition, se déroule à Yaoundé sous le thème "Des navires d'honneur pour un Cameroun meilleur." Cependant, cette semaine de prière, qui atteint son apogée aujourd'hui, soulève des interrogations et des critiques quant à ses véritables intentions et à son impact sur les crises actuelles auxquelles le pays est confronté.

Organisé par le Révérend Dr Jean Libom Likeng, le CNPB combine des séances de prière à distance et des rassemblements physiques à l'hôtel Hilton de Yaoundé. L'objectif déclaré de Likeng est de former des individus honorables au Cameroun, mais la portée réelle de cette initiative suscite des débats.

Au cours de ces séances de prière, les participants, dont des membres du gouvernement tels que le gouverneur de la région du Centre Naseri Paul Bea, le ministre des Mines par intérim, le professeur Fuh Calistus, et le Ministre délégué chargé de l'Étape Suprême du Contrôle, Mbah Acha Rose, ont fervemment prié pour l'unité nationale, la démocratie, la paix, la sécurité, la prospérité économique, la diaspora africaine et le président du Cameroun.

Les organisateurs ont souligné le rôle essentiel de la prière dans la promotion de l'unité nationale et la recherche de la paix et de la sécurité, en particulier dans un contexte où le Cameroun est confronté à des défis tels que les conflits armés dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l'Extrême-Nord. Cependant, ces prières ont également suscité des doutes quant à leur efficacité réelle dans la résolution des problèmes pressants.

Malgré l'atmosphère d'unité et de détermination qui a émané des séances de prière, les critiques ont émergé quant à l'absence d'actions concrètes pour résoudre les problèmes qui affligent le Cameroun. La crise persistante dans les régions anglophones, qui a coûté la vie à plus de 6 000 personnes depuis 2016, continue d'alimenter le doute sur l'efficacité des ministres du gouvernement qui participent à ces prières.

Les leaders religieux, tels que les imams, les prêtres catholiques et les pasteurs presbytériens, ont été salués pour leurs initiatives systématiques de séances de prière massives en faveur de la paix. Cependant, lorsque les dirigeants politiques optent pour la prière sans prendre simultanément des mesures concrètes pour résoudre les crises, cela suscite des questions.

La question fondamentale qui se pose est de savoir si ces prières visent réellement à promouvoir la paix à l'échelle nationale ou si elles sont orientées vers des régions spécifiques. Les défis complexes du Cameroun, tels que l'insécurité croissante dans les grandes villes, le chômage des jeunes et l'augmentation du coût de la vie, nécessitent des actions coordonnées et des solutions pragmatiques.

Alors que les ministres du gouvernement se joignent aux prières, le public demande des actions concrètes pour compléter ces efforts spirituels. Les inquiétudes persistent quant au silence apparent ou à l'approbation d'une solution militaire à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Au cœur de ces interrogations, la demande de transparence et d'engagement réel dans la résolution des problèmes devient impérative. Les citoyens attendent des leaders spirituels et politiques du pays qu'ils passent de la prière à l'action, traduisant leurs paroles en mesures tangibles pour faire face aux défis actuels du Cameroun.