Le député Jean Michel Nintcheu a vivement critiqué le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, lors d'une session parlementaire. Nintcheu a dénoncé l'inaptitude et la mauvaise planification du ministre, pointant du doigt le chaos dans la gestion des routes camerounaises.

Selon Nintcheu, les chiffres présentés par le Premier ministre en novembre 2022 révèlent une situation alarmante : sur les 121 884 km de routes nationales, seulement 0,6% ont été entretenus en 2022. Le député s'est interrogé sur les priorités budgétaires, soulignant que sur les 800 milliards de Fcfa nécessaires pour l'entretien routier, le ministre a alloué 41 milliards de Fcfa à la construction de 14 péages automatiques.

Nintcheu a critiqué le coût élevé de ces péages, comparant la réalisation au Congo-Brazzaville, où un poste similaire a coûté trois fois moins cher. Il a également déploré la qualité des infrastructures, soulignant des problèmes tels que des embouteillages aux péages existants et la construction de péages avant les routes dans certaines régions.

Le député a également mis en lumière le projet d'autoroute Douala-Yaoundé, initialement annoncé en 2013, soulignant que seulement un tiers du tronçon est actuellement disponible, mettant en évidence des retards et des coûts excessifs.

Nintcheu a conclu en citant un rapport de la Banque mondiale, qui indique que le coût des travaux routiers au Cameroun est 2 à 6 fois plus élevé que dans d'autres pays africains de taille similaire. Il a exhorté le ministre à justifier ces coûts et à rendre compte de la gestion des ressources allouées au secteur routier, soulignant que la situation routière est devenue un problème majeur au Cameroun, mettant en danger la vie des citoyens.