Actualités of Thursday, 24 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Remaniement ministériel: le clan Ngoh Ngoh en péril à l’approche de l’élection présidentielle d’Octobre 2025

À quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, le remaniement ministériel qui se prépare au Cameroun révèle une reconfiguration des forces au sein du pouvoir. Le clan de Ngoh Ngoh, l'un des deux principaux groupes d'influence au sein du gouvernement, se voit particulièrement menacé avec l'éviction annoncée de sept ministres de son giron. Cette purge apparaît comme une reprise en main par le président Paul Biya, qui semble vouloir écarter les éléments jugés peu loyaux ou trop ambitieux. Le camp rival de Laurent Essoh, bien que moins touché, n'est pas épargné avec trois départs prévus. Ce réajustement des équilibres internes, qui affecte également des ministres de longue date, pourrait préfigurer un renouvellement encore plus large du gouvernement si Biya conserve son fauteuil présidentiel, avec une possible refonte de 70% de l'exécutif à l'issue du scrutin.

Tribune … REMANIEMENT MINISTÉRIEL: LE CLAN NGOH NGOH EN PÉRIL À L’APPROCHE DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE D’OCTOBRE 2025… Par Christian EMVOLO EMVOLO, Analyste politique

« Le remaniement ministériel en préparation au Cameroun révèle des dynamiques internes complexes au sein du gouvernement, mettant en lumière des rivalités et des luttes de pouvoir significatives.
Le paysage politique, marqué par la division en deux clans principaux, celui de Ngoh Ngoh et celui de Laurent Essoh, illustre la fragilité de l’équilibre au sein de l’exécutif.

Le clan de Ngoh Ngoh semble être dans une position délicate, avec une menace tangible de perte de postes clé. La détermination de ce camp à obtenir le pouvoir, au détriment de la fonctionnalité du gouvernement, soulève des questions sur la loyauté et la cohésion de l’équipe gouvernementale. La décision de remplacer sept ministres issus de ce clan peut être interprétée comme une mesure corrective visant à restaurer l’efficacité et à écarter ceux qui entravent le bon fonctionnement des institutions. Cette purge pourrait également être perçue comme une volonté de Paul Biya de réaffirmer son autorité, en se débarrassant des éléments jugés indésirables ou trop ambitieux au sein de son cabinet.
D’autre part, le camp de Laurent Essoh, bien que moins touché par ce remaniement, ne sort pas indemne. La sortie de trois ministres de ce groupe, même si Essoh lui-même conserve son poste, peut être vue comme un signe de faiblesse relative, suggérant que même les alliés du président ne sont pas à l’abri des turbulences politiques. Ce phénomène peut également refléter une stratégie de Biya visant à maintenir un certain équilibre entre les factions, tout en ménageant ses soutiens les plus fidèles.
Le troisième camp, constitué des ministres ayant longtemps occupé leurs fonctions, est également sujet à des changements notables, avec des déplacements de départements. Cette dynamique peut s’expliquer par une volonté de renouveler les compétences au sein du gouvernement, tout en tentant de revitaliser des secteurs qui pourraient être perçus comme stagnants. Les changements prévus pour le ministre de la Défense et le ministre des Enseignements de base témoignent d’une volonté de répondre aux enjeux contemporains, qu’ils soient sécuritaires ou éducatifs, des domaines cruciaux pour le développement du pays.
Il est important de noter que ce remaniement s’inscrit dans un contexte électoral délicat. La perspective d’élections présidentielles prochaines, avec un Paul Biya qui semble déterminé à conserver son fauteuil, ajoute une couche de complexité à cette situation. Si le président venait à remporter ces élections, un remaniement supplémentaire de 70 % du gouvernement pourrait être envisagé, renforçant l’idée d’une instabilité chronique au sein de l’exécutif. Cela soulève des interrogations sur la capacité du gouvernement à répondre aux attentes de la population et à gérer des crises de manière efficace.
Ainsi, ce remaniement ministériel au Cameroun est une illustration frappante des luttes de pouvoir internes et des ajustements stratégiques en réponse à des enjeux politiques pressants. Les dynamiques entre les différents clans, conjuguées à la pression des élections, dessinent un tableau politique instable, où la loyauté et l’efficacité sont mises à l’épreuve. Le succès futur du gouvernement dépendra de sa capacité à transcender ces rivalités pour offrir un leadership cohérent et orienté vers le développement durable du pays.»