Les deux chefs de chambres n’ont pas la certitude, d’être reconduits au moment, où des voix s’élèvent pour décrier, leur santé précaire, ainsi que l’affront né du limogeage sans ménagement du Sg de l’Assemblée nationale, Gaston Komba.
Députés et sénateurs reprennent du service, ce 11 mars dans le cadre de la session inaugurale de l’année parlementaire 2022. Une session qui sera marquée comme il est de coutume par le renouvellement des bureaux des deux chambres du parlement (Sénat et Assemblée nationale). La session d’ouverture sera pilotée par les deux doyens d’âge. Les présidents sortant y prendront part, en qualité de simples parlementaires. Ceci au moment, où les deux chambres sont secouées par deux situations particulières.
Au niveau de la chambre haute(Sénat), certains sénateurs ne supportent plus les absences répétées du président de la chambre, Marcel Niât Njifenji. Les soucis de santé dus à son âge avancé, 88 ans éloignent depuis de nombreuses années, le sénateur du département du Ndé de son fauteuil. Régulièrement en effet, Marcel Niat Njifenji pour des problèmes de santé n’a pas pris part aux travaux en session.
On se rappelle, que le président du Sénat a été le grand absent de la cérémonie de prestation de serment du chef de l’État, le 6 novembre 2018à l’Assemblée nationale. Cette absence avait d’ailleurs donné du tournis aux membres du protocole d’État qui ne parvenaient pas à trancher entre, Cavaye, président de l’Assemblée nationale et le premier vice-président du Sénat, le Lamido Aboubakary Abdoulaye sur l’ordre de préséance.
Pour certains sénateurs, cette absence n’est plus acceptable. Pour ces derniers, vaudrait mieux donner la présidence de la chambre, à un sénateur qui jouit encore de ses capacités physiques pour piloter cette institution qui est censée assurer l’intérim en cas de vacance à la tête de l’Etat.
A l’Assemblée nationale, les choses ne sont pas mieux. La chambre traverse une grande crise depuis le limogeage du secrétaire général, l’honorable Gaston Komba. L’inamovible président de la Chambre a obtenu la tête de son Sg au terme d’une réunion cavalière du bureau, convoquée, le 12 février, d’une durée d’une demi-heure chrono. Ainsi appelé à la va- vite, le bureau a eu droit à un violent réquisitoire contre Komba.
« Je voudrais vous le dire pour le déplorer, l’image de l’institution et de son chef est écornée et traînée dans la boue chaque jour qui passe par le seul fait d’un fonctionnaire irrespectueux, méprisant et véreux […]. En liaison incestueuse avec la presse, il est dans tous les débats télévisés et sur les réseaux sociaux pour vilipender et salir sans cesse notre chef de l’État, le patron du parti, et moi-même, votre serviteur », révèle, le journal Jeune Afrique.
Âgé de 82 ans, affaibli par des soucis de santé et régulièrement soigné à l’étranger, Cavaye Yéguié Djibril, tout comme son homologue, Marcel Niât Njifenji sont deux chefs de chambres, dont le poids de l’âge est devenu un obstacle dans le fonctionnement optimal des deux institutions. Leur présence poserait problème à plus d’un parlementaire.
A l’Assemblée nationale, le limogeage de Gaston Komba a suscité une onde de choc. D’un côté, les affidés de Cavaye Yeguié Djibril et de l’autre, ceux qui s’opposent au limogeage de l’ancien député du Nkam et dont le savoir-faire a été reconnu par tous les députés.
Pour les deux chambres, en leur qualité de militant du Rdpc, le choix des présidents de chambres dépend du chef de l’Etat au regard de la majorité obèse du parti au pouvoir. Paul Biya renouvellera-t-il sa confiance en ces deux personnalités, rien n’est moins sûr. On croise les doigts.