L’école reprend pour des milliers d’enfants dans l’Extrême-Nord, après plusieurs années perturbées par la menace Boko Haram. 40 écoles ont rouvert à l’occasion de la rentrée scolaire 2018-2019.
Voilà qui marque une nouvelle étape dans la guerre contre Boko Haram, l’école reprend ses droits dans des localités souvent menacées par des attaques du groupe terroriste. Les officiels l’avaient annoncé et depuis ce 3 septembre, date de la rentrée scolaire, 40 écoles primaires et secondaires ont de nouveau ouvert leurs portes après près de quatre année de perturbations, et d’arrêts. Ces écoles se situent principalement dans les localités frontalières du Nigéria. Les deux pays partagent une ligne de frontière longue de 1690 km.
Les localités telles que Limani, Amchidé, Fotokol, Kerawa, n’ont pas été épargnées par les actes d’agressions, vols, kidnappings attentats menés par les hommes d’Abubakar Shekau. En février 2015 par exemple, une attaque-surprise lancée sur la ville de Fotokol avait contraint les populations à migrer vers d’autres localités de la région. En pleine campagne scolaire, les écoles se sont vidées, enseignants et élèves pris en otage par la peur. A cette époque, les Forces de défense et de sécurité dans le cadre des opérations militaires d’influence ont prêté main forte dans certaines écoles et ont dispensé des leçons pour les enfants dont les familles avaient choisi de rester malgré tout.
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Le dispositif sécuritaire déployé dans cette région depuis 2014 a permis de contenir et de repousser la menace. Aujourd’hui, la situation sécuritaire est définitivement sous contrôle et les autorités ont décidé d’amorcer une phase de reconstruction. C’est dans cette dynamique que ces autorités ont décidé de la réouverture des écoles. Selon le journal Voice of America, la tâche n’est pas aisée. Les parents encore sous le choc des épisodes violents et sanglants qui ont entrainé certains de leurs enfants redoutent la résurgence du phénomène. Les statistiques estiment à environ 2000 le nombre des victimes civiles et militaires parmi lesquels de nombreux enfants. Par ailleurs des dizaines d’autres ont dû être enrôlés de force dans les rangs de la secte islamiste.
La tache semble ardue pour les autorités, cependant, la plus grande victoire est acquise, l’école reprend ses droits. Là où les illuminés terroristes voulaient imposer une société rétrograde, repliée sur elle-même, hostile à toutes connaissances, l’Etat s’attèle à faire émerger une communauté de jeunes apprenants qui pourront un jour réaliser leur rêve de devenir, médecins, journalistes, ingénieurs, etc.
Dans cette phase de reconstruction, le gouvernement s’est également engagé à rebâtir les écoles détruites, assurer la réinsertion des combattants repentis. Dans ce travail, l’Etat camerounais bénéficie de la sollicitude de quelques partenaires financiers et techniques, à l’image des Nations Unies, de l’Union européenne, des Nations unies ou encore de nombreuses ONG.