Elles concernent les anciens élèves et ceux qui sont admis au concours d’entrée en sixième. Les chefs d?établissements attendent avec inquiétude les nominations.
L’actuel ministre des Enseignements secondaires est imprévisible à en croire ses collaborateurs. Depuis son arrivée à la tête de ce département ministériel, Jean Ernest Ngallè Bibehe Masséna a rompu de manière radicale avec les habitudes qui avaient cours dans les nominations des responsables et les affectations des enseignants.
On l’a vu à l’oeuvre par exemple lors des sorties des dernières promotions des élèves des écoles normales de Maroua et de Yaoundé : il a préféré les affecter lui-même au lieu de laisser le soin aux gouverneurs et délégués régionaux.
Contactés par nos soins, plusieurs chefs d?établissements disent être inquiets alors que les inscriptions ont commencé hier mardi 16 août 2016. En fait, selon nos sources, les nominations sont attendues depuis la semaine dernière. Pour l’instant, silence radio. Ils doivent donc inscrire tous les anciens élèves sans savoir s’ils seront maintenus ou non.
Ces inscriptions concernent uniquement les anciens élèves et ceux qui sont admis au concours d’entrée en sixième. Les recrutements commenceront après la mise en place des commissions permanente des recrutements, présidées par les chefs d?établissements.
Or, ces commissions ne peuvent pas être constituées avant la rentrée du corps administratif prévue le 29 de ce mois. Pourquoi sont-ils donc inquiets ces chefs d?établissements ? Pour au moins deux raisons. D’abord l’imprévisibilité du ministre. Il avait récemment affirmé au cours d’une cérémonie au lycée de Nkolbisson à Yaoundé qu’il est contre les chefs d?établissements qui ont des « titres fonciers », allusion à ces proviseurs et directeurs de Ces inamovibles.
Et justement en ce moment, plusieurs chefs d?établissements ont plus de dix ans à leur poste. Ils craignent le tsunami annoncé.
Ensuite, le démantèlement des réseaux qui marchandent les postes de responsabilité risque de compromettre les espoirs de plusieurs enseignants dont certains auraient versé des sommes importantes pour se faire nommer.
Le Minesec, pour contourner cette marchandisation des postes, aurait demandé à un cabinet indépendant de lui faire des propositions en fonctions des profils selon nos sources. Dans tous les cas, nos chefs d?établissements ont peur de perdre leurs privilèges notamment les mirobolantes sommes qu’ils encaissent dans les recrutements.
Ernest Bibehe lui-même ne gagnerait-il pas à communiquer sur ses actions afin de rassurer la communauté éducative. Pour l’instant, il a épousé la loi de l’omerta en vigueur dans l’administration camerounaise.