Face aux inquiétudes suscitées et exprimées par les éditeurs, Pauline Nalova Lyonga réitère que seuls les livres inscrits au programme seront autorisés l’année scolaire prochaine.
«Implementation of circular of…», tel est l’objet de la lettre circulaire du 10 juillet 2018 adressée, de manière globale à la communauté éducative. Plus explicitement, par le biais de cette lettre, la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga enjoint les enseignants, parents et élèves de respecter scrupuleusement l’esprit et la lettre de la réforme consacrant le livre unique dans le système éducatif du Cameroun. En effet, constatant des dérives (non-respect de l’éthique, violation persistante de la réglementation, etc.) qui conduisaient à des conflits d’intérêts et des délits d’initié, le Premier ministre avait commis une circulaire pour assainir le secteur du livre, du manuel scolaire et autres matériels didactiques.
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Selon cette circulaire, la production du livre scolaire doit se faire «dans le respect des spécificités de chaque sous-système éducatif, toute discipline inscrite au programme officiel doit être dispensée sur toute l’étendue du territoire national au moyen d’un seul manuel scolaire pour chaque matière. Seul cet ouvrage doit être utilisé par les apprenants pour la matière considérée.»
Simultanément, le Premier ministre signe le décret du 23 novembre 2017 portant création, organisation et fonctionnement de la Commission nationale chargée du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale du livre, du manuel scolaire et autres matériels didactiques.
Accessibilité et disponibilité
Il est donc de la mission, entre autres, de la Commission ainsi créée de «veiller à l’accessibilité et à la disponibilité du livre, du manuel scolaire et autres matériels didactiques sur l’étendue du territoire national», selon les dispositions de l’article 4 du décret ainsi cité. Selon la programmation, la liste des manuels devait être disponible au plus tard à la fin du mois d’avril 2018. Mais, c’est seulement le 13 juin que celle-ci a été rendue publique.
Bien avant, le 1er juin, l’Association nationale des éditeurs de livres du Cameroun (Anelcam) est montée au créneau, au moyen d’une correspondance, pour demander au Premier ministre de surseoir à l’implémentation du livre unique au cours de l’année scolaire 2018-2019.
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«Le respect du délai de publication de la liste des manuels scolaires devait permettre aux éditeurs retenus de pouvoir passer les commandes afin que le marché du livre soit approvisionné dès septembre prochain», dénonçaient alors les responsables de cette plateforme. «Toutes les conditions ne sont pas réunies pour que la réforme du Premier Ministre puisse être effective dès la prochaine rentrée», déplorait le président par intérim de l’Anelcam, Nkwanyuo Eno Ngoh. Cette correspondance de l’Anelcam, relayée par les médias, est un véritable pavé dans la marre.
Porteuse d’inquiétude auprès de la communauté éducative, elle sera rattrapée quelques jours plus tard par la publication des listes de livres et manuels scolaires. La ministre des Enseignements secondaires vient apaiser les différents intervenants de la vie scolaire avec sa circulaire. Et elle se veut clair, seuls les livres inscrits au programmes scolaires seront utilisés dans le cycle secondaire des différents établissements scolaires privés, publics, religieux et laïcs sur l’ensemble du territoire national ; aussi bien dans la partie francophone que du côté anglophone du Cameroun.