Des millions d’élèves ont repris le chemin de l’école sur l’ensemble du territoire national ce lundi matin. L’ambiance sur le terrain diffère d’une région à une autre.
Le coup d’envoi de la rentrée académique 2018/2019 a été officiellement donnée ce lundi 3 septembre. Depuis le petit matin, des vagues d’élèves en route pour leurs établissements respectifs sont visibles dans différentes villes du pays. Une reprise à plusieurs vitesses, selon que l’on se trouve dans les principales villes, en zone anglophone, dans la partie septentrionale ou en zone rurale.
Embouteillages spectaculaires à Douala
Le trafic routier était le principal invité de la rentrée scolaire dans la ville de Douala. Au Carrefour cité, à Bonaberi, à Deïdo comme à New-Bell, les files interminables de voitures ont contribué à augmenter le stress déjà présent dans les esprits des jeunes élèves. Une difficulté qui a contraint bon nombre d’entre eux à emprunter des moto-taxis, avec son lot de risques.
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Dans ces embouteillages, l’axe de Nyalla Château est certainement celui qui devrait remporter la palme d’or du taux de congestion. L’état calamiteux de la chaussée sur cet axe, notamment au lieu-dit « entrée école », a fortement été dénoncé par les usagers, qui pour certains ont partagé des images sur les réseaux sociaux la semaine dernière. Ce week-end, la chute d’un camion dans l’un des gros trous qui pullulent sur cette route a été suivie d’une descente des engins pour sa réfection. L’axe de Nyalla Château devenu impraticable en raison desdits travaux, de nombreux élèves ont été obligés de prendre des voies de contournement souvent plus longues pour rallier leurs écoles.
Rentrée timide en zone anglophone
La reprise des classes en zone anglophone a été caractérisée par des villes mortes particulièrement suivies par les parents. Selon des témoignages sur les lieux, les sécessionnistes auraient diffusé des messages la semaine dernière. Ils ont ainsi indiqué aux parents qu’ils déclinaient leur responsabilité quant à ce qui pourrait arriver à leurs enfants, s’ils désobéissaient au mort d’ordre de grève. Un message qui a certainement effrayé plus d’un, en témoigne les rues désertes observées à Buea, à Bamenda comme dans d’autres villes des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest en cette rentrée scolaire.
Pas moins de 42 écoles ont été rouvertes dans les zones affectées par la secte terroriste Boko Haram ce lundi. Selon le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, il s’agit très exactement de 30 écoles primaires et de 12 établissements d’enseignements secondaires. Il affirme que le président de la République a déboursé la somme de 4 milliards de francs CFA à cet effet, et que la reconstruction des différents bâtiments devant accueillir ces élèves a pris deux ans. Ces 42 écoles s’ajoutent ainsi aux 50 autres qui ont été rouvertes l’année dernière, signe de l’affaiblissement de Boko Haram dans cette région. Les militants de cette secte avaient, en effet, provoqué la désertion des écoles avec des opérations de kidnapping, et procédé à la destruction des établissements scolaires.