Me Michèle Ndoki fait partie de la catégorie des Camerounais qui estiment que l’humiliation subie par Paul Biya a Washington a été préparée pour le déstabiliser. En effet au lendemain de son puissant discours contre les aides au développement applaudit sur le continent, le chef de l’Etat est apparu contre toute attente diminué, ne sachant pas où il se trouve. Paul Biya présentait des signes de troubles de mémoire évidents selon certains analystes.
Pour Michèle Ndoki, tout a été fait pour que le monde et le conseil constitutionnel constatent la vacance du pouvoir au Cameroun.
« Notre chef de l'Etat n'est pas toujours soutenu comme il se devrait y compris par certains de ses proches. Au palais la guerre des clans fait rage entre des personnes qui devraient être unies derrière leur patron mais surtout au service de leur nation (...) Cette dernière apparition publique officielle le montre en difficulté. Elle n'a pas été diffusée par hasard. Certains voudraient que le conseil constitutionnel constate la vacance du pouvoir (...) Chacun sait ce qu'il a à faire, quel est son devoir, y compris le chef de l'Etat », a-t-elle déclaré.
La militante du MRC qui a annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2025 rejoint ainsi le directeur adjoint de Vision 4 Bruno Bidjang qui dénonçait quelques jours plus tôt certains membres du régime qui précipitent la chute de Paul Biya.
« L'annoncer malade a quoi de plus sidérant que l'annoncer mort comme ce fut le cas tant et tant de fois. D'ailleurs le chef de l'Etat en est tellement habitué que ces puérils d'où qu'elles viennent, certainement du camp d'en face mais aussi en co-action de quelques ambitieux de l'intérieur qui lorgnent le fauteuil présidentiel et s'impatientent », a déclaré le journaliste dans un reportage aux allures d’un édito commandé. Pour Michele Ndoki, il y a de quoi s’interroger sur les facultés du chef de l’Etat à gouverner le pays.
« Paul Biya a consacré sa vie à exercer les plus hautes fonctions au sein de l'Etat. Nous lui devons pour cela un immense respect. Que l'on adhère ou non à sa politique. Mais, est-il aujourd'hui encore capable de protéger son peuple, de donner des orientations pour le développement de notre pays, de faire face à toute l'adversité dans laquelle nous vivons ? », s’interroge-t-elle.