Actualités of Wednesday, 2 November 2022

Source: www.camerounweb.com

Repentance : avant de mourir, Gervais Mondo Ze a laissé un message touchant à Biya

Gervais Mondo Ze est mort Gervais Mondo Ze est mort

Gervais Mendo Ze était un personnage important dans la sphère sociopolitique camerounaise. L’homme décédé en avril 2021 fut ministre délégué et DG de la Cameroon Radio Television (CRTV). C’est en 2014 qu’il a été condamné pour une peine de vingt (20) ans de prison ferme. L’homme de média Edouard Kingue lui rend hommage avec des dernières paroles que le défunt a prononcées avant de s’en aller.

Laissez-moi m’en aller

Il y a quelques semaines, ma santé s’est gravement dégradée. Transporté d’urgence à l’hôpital central de Yaoundé, j’ai pu découvrir au grand jour la véritable nature de certains êtres dans toutes leurs bassesses étalées.

Ils venaient en procession, le visage gravé d’un faux masque de tristesse, alors qu’en réalité, ils dissimulaient l’objectif de leurs androïdes pour exposer ma nudité.

Oh, Sainte Vierge, intercède pour eux ! D’autres ont fait circuler une fausse rumeur sur une supposée grâce présidentielle. Même mon cœur affaibli a bondi d’espoir car cette décision suprême profilait à l’horizon une évacuation sanitaire qui aurait peut-être pu prolonger ma vie de quelques mois ?

J’ai été celui que j’ai été, atteignant les sommets de la connaissance et frôlant les cimes des honneurs de ce monde. J’ai côtoyé des têtes couronnées, chanté pour leur gloire et consolidé leur pouvoir. J’ai tendu la main, donné le sourire à ceux qui étaient dans le besoin.

Mais, me suis-je trompé finalement en me croyant plus altruiste que l’altruisme et plus humaniste que tous les humanismes ? Ne me suis-je pas considéré à tort comme une sorte de « Robin des Bois » d’ébène ? Seule l’histoire jugera.

J’ai blessé et heurté plusieurs personnes, écrasé d’innocents orteils sous mon poids d’alors, mais sachez que comme tout homme, j’ai causé des torts que je regrette de ne pas avoir pu réparer.

Chers compatriotes, au moment même où vous commencez à conjuguer ma vie au passé, sachez que la mienne devrait vous servir de leçon. Que ceux qui ont encore la possibilité de pardonner me l’accordent.

Que les plus remontés se souviennent d’un de mes chants : « One Za ? » Qui es-tu pour juger les actes de ton prochain ? Quel que soit ce qu’on devient dans ce monde, nous ne sommes que très peu de chose et ce temps qu’on croit avoir n’est qu’une trompeuse illusion.

Cameroun mon pays, chers compatriotes et compagnons de route, laissez-moi partir ! Puisse la Sainte Vierge que j’ai tant magnifiée me débarrasser des chaînes de mes péchés, et me libérer des voûtes illusoires des grandeurs de ce monde.