La vie au SED n’est pas facile pour Amougou Belinga. Le PDG de groupe l’Anecdote aurait tout prévu sauf son retour jeudi soir dans la cellule noire du secrétariat d’Etat à la défense. Ses avocats l’imaginaient déjà devant le juge d’instruction qui allait décider de sa libération ou son placement en détention provisoire.
Mais c’était sans compter avec les avocats du lieutenant-colonel Justin Danwé qui exigé que le juge qui entendra leur client soit du même grade ou de grade supérieur comme le prévoit la loi.
« C’est pour cette raison que le réquisitoire introductif d’instance – document par lequel le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga, saisit le juge d’instruction – n’a pu être produit. Une situation qui prolonge la garde à vue des différents suspects, ce qui a suscité l’ire des avocats d’Amougou Belinga, qui n’ont pas manqué de le faire savoir à ceux de Danwe. Si les renouvellements dans les tribunaux militaires interviennent habituellement en mars, il est fort probable que le ministère de la Défense revoie son calendrier », rapporte Jeune Afrique.
Grève de la fin
L’auteur de ces révélations n’est ni un journaliste, ni lanceur d’alerte. Youbass Mamouda connu sous le nom de Bachir est un homme de réseaux. Spécialisé en commercialisation et location de véhicules de luxe, il a été pendant longtemps, un proche collaborateur du sulfureux homme d’affaires Amougou Belinga. Bachir n’est pas un plaisantin. Jeté en prison à Kondengui après une brouille avec son ancien ami Amougou Belinga, il parvient à s’échapper de cet endroit hautement surveillé grâce à son réseau. C’est donc un évadé qui a toujours des éléments au sein de l’appareil judiciaire camerounais qui livre des révélations sur les premières heures de détention de Jean Pierre Amougou Belinga et Bruno Bidjang.
La collaboration entre le nouveau directeur des médias du groupe l’Anecdote et son employeur a pris un coup au Secrétariat d’Etat à la défense. D’après les révélations de Bachir, Bruno Bidjang a été accueilli à la brigade de la gendarmerie avec une bastonnade. Il est passé à table après avoir reçu deux coups de fouets. C’est ce qui expliquerait les révélations de Reporters Sans Frontières selon lesquelles, Bruno Bidjang collaborait avec les enquêteurs. Si cette information de Bachir est vérifiée, le journaliste aurait donc été victime de torture au SED.
Du fond de sa cellule, Amougou Belinga tient toujours à garder son rang de leader. Il se met souvent à l’écart refusant de se mélanger avec ses camarades d’infortune. Bachir confirme la grève de fin entamée par Amougou Belinga mais qui n’a duré que quelques heures. Il n’aurait pas résisté à un plat local préparé par sa belle-mère à la dernière minute. Melissa ne voulant pas laisser son mari affamé aurait donc filé à sa mère le plat préféré d’Amougou Belinga. C’est ainsi que cette dernière prépare le mets qu’elle apporte à son mari également placé en garde à vue au SED. L’odeur du repas aurait fait changer d’avis à Amougou Belinga qui aurait disputé la cuillère avec le jeune Bidjang qu’il ne supportait plus depuis ses révélations aux enquêteurs.