Actualités of Monday, 17 March 2025

Source: www.camerounweb.com

Retour manu militari à Kondengui: sale journée pour Amougou Belinga, son sort définitivement scellé

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Le procès de l’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo connaît une nouvelle péripétie judiciaire. Ce lundi 17 mars 2025, le Tribunal militaire de Yaoundé a une nouvelle fois renvoyé l’affaire, cette fois au 7 avril 2025, en raison des questions de procédure qui continuent de paralyser les débats.


Plus de deux ans après l’assassinat de Martinez Zogo, dont le corps mutilé avait été retrouvé en janvier 2023 dans une banlieue de Yaoundé, le procès peine à avancer. Les 17 accusés, dont 12 agents de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) et cinq civils, parmi lesquels l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, attendent toujours que les questions de procédure soient réglées avant que les débats de fond ne puissent commencer.

L’audience de ce lundi 17 mars, annoncée comme sans enjeu majeur, s’est soldée par un nouveau renvoi. En cause : une décision pendante de la Cour d’appel du Centre, saisie en décembre 2024 par les avocats de la défense. Ces derniers contestent plusieurs décisions des juges du tribunal militaire concernant l’enquête préliminaire et la phase d’instruction.


L’incohérence du calendrier judiciaire est pointée du doigt. Alors que la Cour d’appel du Centre ne doit examiner les exceptions soulevées par la défense que le 20 mars 2025, le Tribunal militaire avait programmé une audience trois jours avant, le 17 mars. Une situation ubuesque qui rend impossible toute avancée significative dans le dossier.

« Dans ces conditions, l’audience de ce lundi ne pouvait qu’être renvoyée, car la Cour d’appel n’aura pas encore statué », confirme une source judiciaire proche du dossier.

La Cour d’appel prend son temps
La Cour d’appel du Centre, saisie depuis décembre 2024, n’a ouvert les débats que le 20 février 2025. Après plusieurs heures d’échanges, la séance a été interrompue par une coupure d’électricité, entraînant un renvoi au 20 mars. Cette saisine a un effet suspensif sur le procès au Tribunal militaire, qui se trouve dans l’incapacité de poursuivre les débats tant qu’une décision n’est pas rendue.


Plus de deux ans après l’assassinat de Martinez Zogo, sa dépouille n’a toujours pas été inhumée. Sa famille, qui attend qu’une autopsie complète soit réalisée et que justice soit rendue, n’a toujours pas pu faire son deuil. Cette situation prolonge l’angoisse des proches de la victime et soulève des questions sur l’efficacité du système judiciaire camerounais face aux affaires sensibles impliquant des hauts responsables des services de renseignement.


La prochaine date clé dans ce dossier sera le 20 mars 2025, jour où la Cour d’appel du Centre est censée se prononcer sur les exceptions soulevées par la défense. De cette décision dépendra largement la suite que pourra prendre ce procès emblématique pour la liberté de la presse au Cameroun.

En attendant, le renvoi au 7 avril 2025 laisse planer un sentiment de frustration et d’impuissance, tant pour la famille de Martinez Zogo que pour les observateurs de cette affaire, qui reste un test crucial pour la justice camerounaise.