Les prisonniers politiques du MRC vont pouvoir recommencer par nourrir des espoirs de libération. Alexis Kessoua Mbevo qui fait partie des hommes arrêtés pour trouble à l’ordre public a été acquitté après trois ans en prison.
Il a été déclaré non coupable de révolution, rébellion et d’attroupement. La décision a été prise par la Cour d’appel du Centre. Il avait été condamné à cinq ans de prison par le tribunal militaire. De quoi ravir Maurice Kamto.
Ce 16 mars 2023, la Cour d’appel du Centre a déclaré non coupable l’accusé Alexis Kessouo Mbevo, 36 ans, des faits de révolution, rébellion, d’attroupement et manifestation publique. Le militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été acquitté pour faits non établis et sera libéré dans les prochaines heures.
Il était privé de liberté depuis le 20 septembre 2020 suite aux manifestations pacifiques organisées par le MRC. Ce militant a été condamné à cinq ans de prison en décembre 2021 par le tribunal militaire de Yaoundé.
Les décisions rendues par le tribunal militaire à l’encontre de plusieurs manifestants du parti politique que dirige Maurice Kamto ont été attaquées devant la Cour d’appel par le Collectif d’avocats Sylvain Souop.
C’est dans le cadre de cette procédure en appel qu’Alexis Kessouo Mbevo retrouve ainsi sa liberté : « Cette affaire comprenait les mêmes actes qui ont conduit aux arrestations, détentions et condamnations des militants du MRC dont 62 sont encore illégalement privés de liberté du fait des décisions jugées arbitraires et non conformes aux règles de droit international dument ratifiées par le Cameroun », précise Me Hyppolite Meli, responsable du Collectif d’avocats Sylvain Souop, un collectif dont le rôle vise à défendre les militants du MRC arrêtés de manière arbitraire depuis la crise post-électorale de 2018.
Père de quatre enfants, Alexis Kessouo Mbevo a été arrêté le 26 septembre 2020 alors qu’il se trouvait dans son garage situé au quartier Biyem-assi dans l’arrondisse- ment de Yaoundé 6ème. Il avait été conduit au Groupement spécial d’opération (Gso) où il avait passé six jours.
Pendant ses six jours passés au Gso, l’accusé était privé de visite et n’était pas en contact avec ses proches. Il avait ensuite été transféré à la Division régionale de la police judiciaire (Drpj) où il passera quatre semaines, avant son déferrement devant le Commissaire du gouvernement le 28 octobre 2020.
Plusieurs autres cadres du MRC interpellés dans les mêmes circonstances sont toujours écroués à la prison. C’est le cas de Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto et d’Alain Fogue, le trésorier général de ce parti, condamné à sept ans de prison par le tribunal militaire.
Les procédures introduites pour contester ces décisions du tribunal militaire ont été rejetées par la Cour d’appel. La Cour suprême a été saisie par le Collectif d’avocats Sylvain Souop pour « dire le droit ».