Actualités of Monday, 17 June 2024

Source: camerouweb.com

Retro: le jour où Samuel Eto'o a déshabillé publiquement le maire de Bafoussam 3è

Samuel Eto'o fils Samuel Eto'o fils

La guerre entre Samuel Eto'o et des membres du régime Biya ne date pas d'aujourd'hui. Elle remonte à très longtemps, pendant que l'ancien capitaine des Lions Indomptables était encore un joueur en activité.

Un 05 mars 2020, Samuel Eto'o a écrit une lettre ouverte au maire de Bafoussam 3è pour se plaindre de son attitude.


"Monsieur le Maire,
Cette présente est portée à votre connaissance à la suite d'un faisceau d'initiatives de conciliation qui ma foi, avaient avoir pour seul objectif: le recasement des sinistrés de la tragédie survenue il y a quelques mois au quartier Ngouaché à Bafoussam.

Il est inadmissible, incongru et très malsain que tant d'énergie soit déployée pour torpiller une initiative purement humanitaire visant à offrir un toit et de la dignité aux concitoyens ayant tout perdu, par la triste volonté de la nature. Ce projet porté par 'Alain Foka,a flatté et mobilisé toute ma personne, mon humanité et mon âme à travers sa pertinence et la joie de vivre qu'il devait procurer aux frères et sœurs de la ville de Bafoussam très meurtris par cette catastrophe de Ngouache. C’est de la hauteur de cet espoir qu'est née la profondeur de ma présente et très profonde désolation.

Pour ma part, j'ai toujours pensé que la décentralisation telle que voulue par le législateur, le peuple qui l'a réclamée et le président de la République qui l'a promulguée, visait à rapprocher davantage les populations aux personnes qu'elles ont élu. Quelle désillusion !

C'est avec une grande amertume et tristesse que j'observe toutes ces maisons qui étaient déjà en construction , être abandonnées et s'effondrer à la merci des intempéries tandis que les personnes à qui elles étaient destinées croupissent sous le froid, dans la pluie et sous le soleil par la seule volonté d'une clique d'individus sensées pourtant chérir leur quotidien au regard de la confiance aveugle qu'elles leur ont donnée.

Que dire de ces Hommes d'affaires ou politiques et fils de la mifi, à qui la nature a pourtant offert tant de grâce, mais qui brillent par le malsain désir de saboter pour ensuite spolier un projet devant apporter un minimum d'humanité aux nombreuses personnes ayant perdu la joie de vivre ? Leur paix devrait être la vôtre et leur joie devrait en être votre fierté non seulement en tant que leader communautaire, mais surtout en temps qu'être humain ayant agi pour le bonheur de ses semblables.

Il aurait été judicieux que la place publique qui est celle-ci ne soit pas le lieu d'expression de ma profonde indignation sur ce second drame qu'on inflige et qu'on oblige aux populations sinistrées de Gouaché. Pour une pareille initiative humanitaire, l'on peut encore comprendre que nous ayons des approches ou des solutions techniques divergentes, mais il est humainement incompréhensible de sacrifier la dignité de ses semblables sur l'autel d'une fierté personnelle ou pour des visées prévaricatrices de ceux sensées les consoler.

Bafoussam de son histoire depuis ses pères fondateurs, à une grande âme qui demeure heureusement celle de la plupart de ses fils et filles. Malheureusement une certaine élite dont vous faites partie œuvre pour la déshumanisation de ce peuple auquel je m'identifie en tant qu'être humain et en tant que Camerounais. C'est d'ailleurs cet idéal qui a motivé mon engagement à soutenir ces populations de Gouaché meurtries dans leur chair et dans leur âme.

L'orgueil précédant malheureusement la malveillance de certains esprits, nul doute votre insensibilité pour la cause restera de marbre. Mais l'avenir à aussi heureusement un orgueil bien plus grand qui sait toujours juger la cupidité du passé des Hommes.

La saison des pluies passant toujours le relais à une saison sèche, il reste tout de même un espoir que l'inhumanité actuellement manifestée par certaines élites de la ville de Bafoussam devienne une lumière d'humanité au profit du grand nombre. Ce vœu est le plus cher que je puisse vous souhaiter... Que je puisse souhaiter à tous ceux qui torpillent actuellement le recasement des frères et sœurs et compatriotes sinistrés de Gouaché.

Bien de choses à vous monsieur le Maire !"