• L’armée doute de la mort de Field Marshall
• C’est pourquoi elle n’a pas encore communiqué
• Du côté des séparatistes les démentis vont bon train
Sur les réseaux sociaux, des internautes partagent des photos montrant la dépouille d’un homme présenté comme l’un des tous premiers chefs de milice séparatiste. Autour de lui, plusieurs soldats du BIR.
Seulement, l’armée n’a pas encore officiellement confirmé l’organisation d’une opération militaire conduite cette semaine dans le département du Lebialem contre les combattants séparatistes anglophones. Mais plusieurs sources indiquent qu’une campagne menée par le Bataillon d’intervention rapide (BIR) entre lundi et mercredi a abouti à la mort de Field Marshall, le chef de la milice sécessionniste « Red Dragons ». Interpellé mardi par des journalistes sur la mort de Field Marshall, Cyrille Atonfack, le chef de la division de la communication au ministère de la Défense répond laconiquement : « Affirmation hâtive ».
Du côté séparatiste, aucune communication venant des leaders ne confirme cette mort. Même pas celle de Chris Anu, frère de Field Marshall et porte-parole du leader emprisonné Sissiku Ayuk Tabe, président autoproclamé de la République imaginaire séparatiste « Ambazonia ». Mais dans d’autres factions séparatistes, on dément formellement cette mort qui est selon plusieurs « un fake qui vise à semer la panique chez les combattants séparatistes »
De son véritable nom Oliver Lekeaka, Field Marshall est un ancien soldat du BIR. Après avoir déserté cette unité militaire d’élite, il rejoint le camp séparatiste dès les premières heures du conflit en 2017 pour former les « Red Dragons » et mener la lutte armée dans le département du Lebialem. Il est l’un des premiers à avoir attaqué des militaires dans le Sud-Ouest et devient très vite la bête noire de l’armée. Dans des vidéos, il s’affiche devant ses hommes et les « Red Dragons » sont présentés comme la plus grande milice de ce conflit.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que Field Marshall est annoncé mort. En décembre 2018, des militaires déployés dans le Sud-Ouest ont affirmé l’avoir tué. Une information démentie par ses partisans. Depuis lors, celui qui était considéré comme l’un des miliciens les plus craints se fait discret. Si certaines informations l’on annoncé blessé et en fuite au Nigeria voisin, d’autres sources indiquent que Field Marshall, diminué et traqué, se terrait dans le Lebialem. Sa milice qui comptait des centaines d’hommes au départ, n’afficherait plus que quelques partisans.