Dans un retournement de situation spectaculaire, le président camerounais Paul Biya aurait décidé de rentrer au Cameroun, renonçant à sa participation prévue à la 79ème session de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) à New York. Cette information, rapportée par le lanceur d'alerte Paul Chouta, marque un changement radical par rapport aux plans initialement annoncés et soulève de nombreuses questions sur la situation politique au Cameroun.

Selon des sources proches de la présidence, Paul Biya, actuellement en séjour en Suisse, devait initialement se rendre directement de Genève à New York pour l'AGNU, qui se tiendra du 22 au 27 septembre 2024. Ce rassemblement diplomatique majeur, placé sous le thème "Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures", devait être l'occasion pour le Cameroun de s'exprimer sur la scène internationale.

Cependant, l'évolution rapide de la situation au Cameroun, notamment l'affaire Mbapou qui secoue les hautes sphères du pouvoir, semble avoir précipité ce changement de programme. L'affaire Mbapou, du nom de Hervé Parfait Mbapou, accusé d'être au cœur d'un vaste réseau d'escroquerie touchant l'élite politique du pays, a créé une ambiance délétère au sein de l'appareil d'État. Les récentes révélations impliquant de hauts responsables dans un supposé complot visant à s'emparer du pouvoir ont manifestement pesé dans la décision du président.

Ce retour précipité soulève plusieurs questions cruciales. Tout d'abord, il met en lumière la gravité de la situation actuelle au Cameroun. Le choix de Paul Biya de rentrer au pays plutôt que de participer à un événement diplomatique majeur suggère que la crise est considérée comme suffisamment sérieuse pour nécessiter sa présence immédiate. Cette décision pourrait être interprétée comme un signe de l'importance accordée par le président à la stabilité interne du pays face aux défis internationaux.

La gestion de la crise sera également au centre de l'attention. Comment le président compte-t-il gérer cette situation explosive à son retour ? Son intervention directe pourrait marquer un tournant dans l'affaire Mbapou et ses ramifications. Les observateurs politiques s'attendent à des décisions importantes, peut-être même à un remaniement au sein des hautes sphères de l'État pour tenter d'apaiser les tensions et restaurer la confiance.

Sur le plan diplomatique, l'absence du Cameroun à l'AGNU pourrait avoir des répercussions significatives. Le pays manquera une opportunité de s'exprimer sur des sujets cruciaux tels que la réponse aux crises sécuritaires, la lutte contre les inégalités liées au changement climatique, ou encore la réforme de la gouvernance du système international. Cette absence pourrait également soulever des questions sur la position du Cameroun dans ces débats internationaux.

Par ailleurs, ce changement de programme alimente inévitablement les spéculations sur l'état de santé de Paul Biya, âgé de 91 ans. Sa capacité à gérer une crise d'une telle ampleur sera scrutée de près, tant par ses partisans que par ses opposants. Le président devra faire preuve de fermeté et de clarté dans ses décisions pour dissiper les doutes sur sa capacité à diriger le pays dans ces moments turbulents.

Le retour imminent du président Biya au Cameroun est donc attendu avec une grande anticipation. Il devra faire face à une situation politique tendue et potentiellement volatile. Sa gestion de cette crise sera déterminante non seulement pour l'avenir politique immédiat du Cameroun, mais aussi pour la stabilité à long terme du pays.

Dans les jours à venir, tous les regards seront tournés vers Yaoundé. Les premières déclarations et actions du président à son retour seront analysées en détail, tant par la population camerounaise que par la communauté internationale. Elles pourraient donner le ton pour la suite des événements dans cette affaire qui ne cesse de prendre de l'ampleur et qui pourrait redéfinir le paysage politique camerounais.

Ce revirement inattendu de Paul Biya souligne l'ampleur de la crise actuelle au Cameroun.