Actualités of Wednesday, 26 July 2017

Source: camer.be

Richard Bona très en colère crache sur Paul Biya et son régime

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L’image du bassiste utilisée dans une vidéo en guise de spot publicitaire réalisé par le ministère du Tourisme et des loisirs, diffusée sur la page Facebook du président de la République et invitant les étrangers à visiter le pays, a fait sortir de ses gongs l’un des meilleurs artistes de la diaspora camerounaise.

Sur sa page Facebook, le bassiste, artiste musicien camerounais de haut vol, n’utilise pas de gants pour dire sa colère et rabattre le caquet au régime de Paul Biya. La goutte d’eau ayant provoqué l’ire du chanteur Bona, est la diffusion sur les réseaux sociaux, précisément, sur la page Facebook du président de la République, Paul Biya, d’une vidéo dans laquelle apparait une image de Richard Bona entre autres. Cette vidéo fait office d’un spot publicitaire goupillé par le ministère du Tourisme et des loisirs invitant les étrangers à venir visiter le pays.


L’utilisation abusive de l’image du célèbre bassiste a contrarié ce dernier qui voulait venir au pays enterrer sa génitrice. Le régime Biya lui a refusé le visa d’entrée, d’où sa mise en garde. «A M. Biya et son gouvernement… Je vous prie immédiatement de retirer mon image de votre vidéo. Droit à l’image oblige ! Et c’est toujours vous qui recommencez…Encore et encore…

Que cherchez-vous ? Je n’ai pas pu accompagner ma mère à sa dernière demeure, parce que certains membres du régime ont décidé qu’officieusement ou officiellement je suis persona non grata au Cameroun. Ce que j’ai respecté en silence. Aussi, j’avais dit ne plus revenir tant qu’on exige un visa à l’un et pas à l’autre. Maintenant de voir ce même gouvernement afficher mon image ??? Et votre nouvelle génération de la dégénération aux abonnés inculture ?

Ou encore vos chanteuses qui brillent par leur nudité ? Tel est réellement le nouvel ordre culturel 237. Ceux-là feront un beau casting pour vos vidéos. Pas moi…A mesure que le temps passe, vous n’avez même plus honte. C’est bien pourquoi vous tomberez encore plus bas. Ma sincérité et mes convictions vous hanteront à jamais. Et sur ce, je n’ai de leçons à recevoir de personne. Et oubliez-moi…Merde enfin !! Ninja. Richard Bona». Ecrit le bassiste.

Rapports conflictuels

On se souvient que le 1er juin 2017, sur son compte Facebook, Bona déclarait, la mort dans l’âme : «Ma mère est partie tôt ce matin après beaucoup d’années de combat contre la maladie…Une maman vous apprend tout. Sauf de vivre sans elle…Mais à présent, elle danse avec les anges. J’essaye de contenir mes larmes comme je peux sur ce vol…Love you Mama».


L’indignation de l’artiste est d’autant plus grande qu’après cette mort, Bona n’a pu se rendre au Cameroun, accompagner sa mère dans la dignité comme il aurait voulu. Le régime Biya lui ayant interdit d’accéder dans son propre pays. Les rapports entre les thuriféraires du régime en place à Yaoundé et Richard se détériorent au fil du temps. Les premiers indices de ce désamour apparaissent lorsque le président de la République décide d’attribuer une médaille d’officier de l’Ordre et de la valeur à Bona en guise de la reconnaissance de la nation pour l’ensemble de son oeuvre artistique qui a permis de faire flotter le drapeau national aux quatre coins de la planète.
Bona décline cette reconnaissance. Désireux de débarquer à Yaoundé, chercher sa reconnaissance, l’artiste a été prié de solliciter un visa d’entrée au Cameroun. Ce qu’il refuse pour rester cohérent avec ses convictions. Toutes choses qui provoquent une réaction épistolaire de Marco Mbella, artiste musicien, publiée dans le quotidien progouvernemental «Cameroon-tribune». S’ensuit des échanges épiques entre les deux artistes par réseaux sociaux interposés.

Bien auparavant, désirant de se rendre dans son pays, les autorités consulaires exigent que Richard Bona sollicite un visa d’entrée au Cameroun, car considéré désormais comme citoyen américain. Niet ! L’artiste refuse et jure de ne plus mettre les pieds au pays de ses ancêtres. Les rapports entre Bona et le régime Biya sont depuis lors, conflictuels. Cette autre sortie de l’artiste vient rappeler à la face du monde son inimitié avec un pouvoir de Yaoundé qui multiplie des bourdes en utilisant de façon arbitraire l’image d’une star mondiale sans son consentement. Chiche !