Actualités of Saturday, 9 June 2018

Source: Sahel N°1082

Rien ne va plus à l’immeuble jadis dit 'de la mort' à Yaoundé

Pour monter au 10ème étage,  il faut prendre les marches.  C’est difficile - plainte d'un agent. Pour monter au 10ème étage, il faut prendre les marches. C’est difficile - plainte d'un agent.

«Pour monter au 10ème étage, il faut prendre les marches. C’est difficile. On n’en peut plus. Les ascenseurs ne fonctionnent presque plus», se plaint Marguerite, en service dans l’un des ministères logés dans l’immeuble de la «vie», ce 6 juin. Stationnée devant l’un des ascenseurs, Marguerite est rejointe par sept personnes. Soudain, un homme s’arrête.

«Vous faites quoi là. Je vous conseille de prendre les escaliers. Vous montez jusqu’au quatrième étage. Et c’est à partir du quatrième étage que vous pouvez prendre un ascenseur. Mais il faut avoir beaucoup de chance», conseille le vieil homme.

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A la queue leu leu, Marguerite et les usagers venus la rejoindre prennent la direction des escaliers. Sur les marches, un bal de va et vient et incessant. Les bousculades entre ceux qui montent et ceux qui descendent sont incessantes. Parmi ceux qui montent, il y a un homme handicapé, qui déplace avec beau- coup de peine, son pied droit. Il jette l’éponge au niveau trois.

«Je ne peux plus continuer», lâche-t-il en retirant son télé- phone pour appeler la personne qui vient rencontrer au ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmessa). Entre-temps, les autres poursuivent leur chemin. Au niveau quatre, un policier en faction indique le passage «passez par ici. Vous prenez à gauche. Il y a des ascenseurs là-bas».

Des quatre ascenseurs dont parle, seul un fonctionne cahincaha. Il monte jusqu’au niveau 14 parfois au niveau 16. Et de temps en temps, «les autres montent jusqu’au 10, s’arrête au 14 ème. Ainsi de suite», apprend-on des employés, qui essayent de s’y faire depuis fin novembre, début décembre 2017. «Nous avons constaté que les ascenseurs avaient des problèmes depuis l’année dernière. Les pannées se sont accentuées en novembre. Et actuellement, c’est pire. Evidemment, les différents ministères dont les services se trouvent ici ont été informés. Mais jusqu’ici, rien n’a été fait», explique-t-on au ministère de l’Eau et de l’énergie (Minee). D’après les personnels du Minpmessa, Minee et des ministères des Travaux publics et du Développement urbain et de l’habitat(Mindhu), rencontrés dans le bâtiment, «ces pannes d’ascenseurs sont dues au manque de maintenance».

Et pourtant, lors de l’inauguration de ce joyau architectural en octobre 2014, Philémon Yang, le Premier ministre avait édicté aux locataires de bien entretenir l’édifice. Un montant de 300 millions de FCfa par mois avait d’ailleurs été annoncé pour sa maintenance. Mais rien n’a été fait. «C’est à chaque ministère d’assurer la maintenance technique de son réseau. Il y a l’argent pour cela», souffle-t-on au Minee.

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Réhabilitée à hauteur de 14.7 milliards de FCfa, sur fonds de la Caisse nationale de pré- voyance sociale (Cnps), l’immeuble de «la mort», avait repris vie grâce à l’entreprise chinoise China Shanxi. Baptisé immeuble de «l’émergence» lors de son l’inauguration, «l’immeuble 2035», est aujourd’hui victime d’un manque d’entretien notoire.